Le Sceau de
la Société
Théosophique(*)

Nous avons déjà parlé à diverses reprises(**) du sceau de la Société Théosophique et de son symbolisme ; voici encore, sur ce sujet, quelques explications que nous relevons dans Le Théosophe (numéro du 1er novembre 1913), sous la signature de la S\ Annie Besant :

« Le double triangle qui renferme le Tau, ou Croix Égyptienne(1), est le symbole de l’univers, le macrocosme, la manifestation de la Divinité dans le Temps et dans l’Espace, l’Un se montrant dans la dualité représentée par l’Esprit et la Matière ; les triangles sont entrelacés pour montrer l’unité inséparable, et ils sont au nombre de deux pour représenter l’Esprit et la Matière(2), Père-Mère (sic). Le triangle dont la pointe est tournée en haut est celui du Feu ou Esprit ; celui dont la pointe se dirige en bas représente l’Eau ou la Matière. Chaque triangle, avec ses trois lignes et ses trois angles, symbolise aussi la triple nature de ce qu’il représente. La triplicité du triangle du Feu signifie existence, connaissance, béatitude(3) ; activité, savoir, volonté ; création, persévérance, libération(4). Les côtés en sont égaux parce que, « dans cette trinité, l’un n’est ni au-dessus ni au-dessous de l’autre, l’un n’est ni plus grand ni plus petit que l’autre » ; parce que tous sont également immanents dans leur nature, tous également omniprésents. La triplicité du triangle de l’Eau symbolise les trois caractéristiques essentielles de la matière : résistance, mobilité, rythme (ou vibration). Les douze côtés égaux formés par le croisement des lignes de la figure prise dans son ensemble, symbolisent les « douze grands dieux » de la Chaldée et d’autres religions anciennes(5), les douze signes du zodiaque, les douze mois de l’année solaire(6). Le sujet pourrait comporter beaucoup plus de significations.

« La croix ou Tau renfermée dans le double triangle est le symbole de l’Esprit qui s’est immergé dans la Matière et y a été crucifié, mais qui a ressuscité d’entre les morts et demeure triomphant dans les bras du meurtrier conquis ; c’est pourquoi elle représente la « Croix de la vie », le symbole de la Résurrection ; et, dans l’imagerie (sic) égyptienne, on peut voir que c’est cette croix que l’on pose sur les lèvres de la momie lorsque l’âme revient au corps.

« Le Swastika, ou croix(7), ou encore croix de feu, est le symbole de l’énergie tourbillonnante qui crée un univers, “creusant des trous dans l’espace” ou, d’une façon moins poétique, et pas plus avérée (sic), formant les tourbillons qui sont les atomes servant à l’édification des mondes.

« Le serpent qui se mord la queue est l’antique symbole de l’Éternité(8), le cercle qui n’a ni commencement ni fin(9), au centre(10) duquel tous les univers croissent et dépérissent, apparaissent et disparaissent.

« Tel est le symbolisme du Sceau de la Société Théosophique, résumé assez brièvement, mais formant une combinaison ingénieuse des vérités fondamentales. »