Notice sur les diverses Sociétés Secrètes Anglaises
qui sont rattachées à la Maçonnerie Anglaise
ANGLETERRE
(suite)(*)

(Voir La France Antimaçonnique,
27e année, nos 31, 37, 38, 39 et 42.)

Co-Maçonnerie (suite)

Art. 1er. – La Co-Franc-Maçonnerie affirme, d’accord avec les anciennes déclarations de la Franc-Maçonnerie, l’existence d’un Principe créateur, sous le titre de Grand Architecte de l’Univers. »

La Maçonnerie Mixte française, d’« opinions philosophiques » (?) plus avancées, a, depuis fort longtemps, remplacé le Grand Architecte de l’Univers par l’Humanité !

« Art. 2. – Elle maintient les Volumes de la Connaissance Sacrée ouverts dans toute Loge, quand celle-ci est dûment formée pour des buts maçonniques. »

Il en est ainsi dans toutes les Loges des pays protestants (y compris la Suisse) ; mais, bien entendu, cet article n’est pas mieux observé que le précédent dans la branche-mère de la Co-Maçonnerie ; faudrait-il en conclure que les Loges de celle-ci ne sont pas « dûment formées pour des buts maçonniques » ?

D’ordinaire, le Volume de la Loi Sacrée (Volume of the Sacred Law) comprend exclusivement la Bible ; mais des Maçons éminents (notamment le F/ Colonel Forman, ancien Grand-Maître de la Grande Loge du District de Bombay) sont d’avis que le V. S. L. doit contenir, au même titre, les Livres sacrés de tous les peuples, ou du moins tous ceux qui sont en usage dans le pays où chaque corps maçonnique est établi. Cette idée est mise en pratique par la Mark Masonry dans ses Loges de l’Inde, où figurent simultanément le Véda, l’Avesta, la Bible et le Coran(1).

« Art. 3. – Elle maintient les anciens Landmarks de la Franc-Maçonnerie. »

Ces Landmarks constituent un des traits les plus caractéristiques de la Maçonnerie anglo-saxonne ; suivant le F/ Rév. J. T. Lawrence (By-ways of Freemasonry), ce sont « des principes ou des usages qui n’ont jamais été sérieusement mis en discussion, qui existent depuis un temps immémorial, et qui font partie de la définition et de l’essence même de l’Ordre » ; nous reviendrons peut-être un jour sur cette curieuse question.

« Art. 4. – Elle s’abstient de reconnaître toutes les réunions irrégulières et clandestines, ou Loges ne possédant pas de charte en règle. »

En cela, la Co-Maçonnerie oublie qu’elle-même n’est « régulière »… qu’à peu près à la façon de la Maçonnerie de Prince Hall (voir La France Antimaçonnique, 7e année, no 25, pp. 293-295).

« Art. 5. – Elle n’impose aucune restriction dans la recherche de la vérité, et, pour assurer cette liberté, elle impose (sic) la tolérance à tous ses membres.

« Art. 6. – Elle est ouverte, sans distinction de race ou de religion, à tous les hommes et femmes qui sont libres, de bonne réputation et de vie irréprochable.

« Art. 7. – Elle exige de ses membres l’engagement d’obéir aux Lois du pays, la loyauté envers le Souverain, le silence en ce qui concerne les secrets maçonniques, un haut idéal d’honneur, et un effort constant pour travailler au bien-être de l’Humanité.

« Art. 8. – Tout Franc-Maçon appartenant au Rite Ancien et Accepté est tenu d’obéir fidèlement à la décision du Suprême Conseil auquel il doit obédience. ».

Naturellement, ce dernier article est ici appliqué au Suprême Conseil Universel Mixte, lequel, par son universalité même, enfreint le principe de la juridiction territoriale, adopté pourtant par la Convention de Lausanne.

Et la déclaration se termine par une affirmation bien contestable, relativement aux Mystères antiques :

« La Co-Franc-Maçonnerie Universelle rétablit la coutume immémoriale d’admettre sur le pied d’égalité les hommes et les femmes aux Mystères desquels est dérivée la Franc-Maçonnerie, fondés sur la Fraternité, la Vérité et la pratique de toutes les vertus morales et sociales. »

Ainsi, c’est cette Maçonnerie « irrégulière» qui se vante d’avoir « restauré » la vraie tradition ; avec tous les schismes, les choses se passent habituellement de cette façon, et toutes les « réformes » ne seraient, à en croire leurs apôtres, que des essais de retour à la « pure doctrine primitive » !

Ajoutons, pour compléter les renseignements précédents, que la Co-Maçonnerie Britannique procède actuellement à la révision des rituels de ses différents grades, et qu’elle a pour organe un bulletin trimestriel intitulé The Co-Mason, qui se publie à Londres, et qui contient surtout des articles relatifs à l’histoire de la Maçonnerie. Nous avons vu ailleurs (27e année, no 39, p. 459) que cette publication compta parmi ses collaborateurs le F/ John Yarker.

(À suivre.)