INDE
L’Académie Indienne de Science
(suite et
fin)(*)

« Maintenant, le prochain Durbar du Couronnement, à Delhi, de Leurs Majestés Impériales, l’Empereur-Roi Georges V et l’Impératrice-Reine Marie, est tout à fait unique, en ce que, depuis le commencement de la bienfaisante (!) domination britannique dans l’Inde, c’est la première fois que nos bien-aimés Souverains, accompagnés de Ministres et de Nobles, viennent en personne proclamer de la façon la plus solennelle, la prise de possession du Titre Impérial.

« Une si grande et si heureuse Cérémonie d’État (sic), célébrée dans le cœur de l’Inde, à Delhi, est pleine de signification quant à de plus brillantes perspectives (textuellement : « of more brighter prospectus » : c’est ainsi qu’on écrit l’anglais à l’Excelsior Press de Kizhanattam !) pour tout le peuple de l’Inde, sans distinction de couleur ou de croyance.

« Et, ici, nous adressons à Leurs Majestés Impériales notre plus loyale et cordiale bienvenue dans l’Inde, et nous prions dévotement (sic) que Dieu garde notre Empereur-Roi Georges V et notre Impératrice-Reine Marie. »

Puis vient la reproduction de deux strophes de l’hymne national britannique.

Dans le numéro suivant (janvier 1912), se trouve le rapport annuel de l’Académie, par le Président ; nous en extrayons ce passage :

« Pendant les grandes fêtes du Durbar du Couronnement de Leurs Majestés Impériales, notre Empereur-Roi et notre Impératrice-Reine, j’ai eu, au nom de notre Académie, l’honneur d’adresser à Leurs Majestés Impériales, à Delhi, un télégramme leur exprimant notre plus loyal et cordial dévouement à Leurs Majestés Impériales, à la Famille Royale et au Trône Britannique. Et ce fut le gracieux plaisir (sic) de Leurs Majestés Impériales d’ordonner au Secrétaire Privé de Leurs Majestés d’accuser réception de notre humble dépêche ainsi qu’il suit :

Président, Académie Indienne de Science, Kizhanattam,
Durbar du Couronnement, 13-12-11.
J’ai l’ordre de vous remercier de votre bon message.

(Secrétaire Privé.) »

Plus récemment, à l’occasion de l’attentat contre le Vice-Roi à Delhi, la même revue contenait, dans son numéro de décembre 1912, les lignes suivantes :

« Nous déplorons le récent crime de Delhi et condamnons énergiquement un tel fanatisme. Nous voyons avec indignation et horreur cet abominable attentat commis à Dehli contre la vie de notre noble Vice-Roi, et nous offrons nos cordiales félicitations à Lord et Lady Hardinge pour y avoir providentiellement échappé. Nous prions avec ferveur (sic) pour le prompt rétablissement de Son Excellence et pour sa restauration à la santé, au bonheur et à l’utilité publique. »

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Tout commentaire serait superflu pour faire ressortir l’incroyable bassesse de ces différentes déclarations ultra-loyalistes, que nous signalons à l’attention de Mme Cama, la vaillante directrice du Bandê Mâtaram.

Nous pensons que nos lecteurs sont maintenant suffisamment édifiés sur la valeur réelle de la « distinction honorifique » (?) qui vient d’être décernée au directeur de La Vie Mystérieuse ; il était bon de mettre les choses au point.