« L’Énigme »(*)

Dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (numéro du 5 janvier 1914, Index Occultiste, p. 141), nous lisons ce qui suit, sous la signature N. Fomalhaut, pseudonyme astrologique de M. Charles Nicoullaud : « La France Antimaçonnique, 18 décembre 1913, publie une longue étude intitulée “À propos des Supérieurs Inconnus et de l’Astral”, qui est une discussion de différents articles parus dans la Revue. Cette étude est signée “Le Sphinx”. Le Sphinx est un animal fabuleux qui tient à la fois de l’homme, de l’aigle, du taureau et du lion. Avant de répondre, nous aimerions à savoir auquel de ces quatre termes (sic) nous avons affaire. Il est toujours très difficile et délicat de discuter avec des inconnus. »

Le Sphinx n’est pas tout à fait ce que pense M. Nicoullaud : ce prétendu « animal fabuleux » est en réalité un symbole, et, au lieu de « tenir » simplement des quatre composants énumérés ci-dessus, il en est la synthèse. Ses éléments ne se dissocient pas à volonté, et, si l’un quelconque d’entre eux venait à être isolé des autres, ce ne serait plus au Sphinx, évidemment, que l’on aurait affaire ; il faut donc bien se résigner à accepter la complexité de ce composé, si gênante qu’elle puisse être. Toute plaisanterie à part, il est fâcheux, lorsqu’on veut pénétrer la nature des mystérieux « Supérieurs Inconnus », de paraître ignorer, tout autant qu’un simple occultiste, la théorie de la multiplicité des états de l’être et de leur simultanéité, non seulement dans le Sphinx, mais même, plus simplement, dans le composé humain.

Ceci dit, le sujet dont il s’agit pourrait nous amener à penser que, si M. Nicoullaud n’aime pas à discuter avec des inconnus, c’est peut-être parce qu’il redoute de les trouver supérieurs… et aussi d’être obligé, pour se mettre en présence de ses adversaires, d’affronter les terreurs de quelques-uns de ces « voyages en astral »… qui s’appellent vulgairement des cauchemars.

Quant à nous, nous ne connaissons nullement M. Martigue, nous ignorons tout de lui, et cela ne nous a pas gêné le moins du monde pour discuter certaines affirmations… audacieuses qui se sont rencontrées sous sa plume. C’est que, dans un ouvrage ou un article quelconque, la personnalité de son auteur nous laisse parfaitement indifférent ; ce qui nous intéresse, ce sont uniquement les idées qu’il expose, et celles que M. Martigue a puisées dans l’occultisme n’avaient rien d’« inconnu » pour nous. Pour celles que nous leur avons opposées, elles ont peut-être paru plus nouvelles et… plus embarrassantes à M. Nicoullaud, qui semble vouloir se substituer à son collaborateur, ce qui, d’ailleurs, est son affaire bien plus que la nôtre.

Donc, M. Martigue ou M. Nicoullaud, comme on voudra, ne paraît pas disposé à nous répondre ; nous l’en tiendrons quitte d’autant plus volontiers que M. Gustave Bord s’est chargé, d’autre part, de rédiger en ses lieu et place une réponse, ou du moins ce veut être une réponse. Cet article, intitulé « L’Énigme » et paru dans le même numéro de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (pp. 60-63), répond-il vraiment, même en partie, à ce que nous avons dit ? On va en juger.

Nous devons faire remarquer, avant tout, que c’est principalement à M. Martigue que s’adressaient nos observations, et que ce n’est qu’incidemment que nous avions été amené à parler de M. Bord ; il est donc à craindre que ce dernier ne fasse quelque peu dévier le débat par son intervention. Mais, à part cela, peu nous importe d’avoir affaire à l’aigle, au taureau ou au lion…, nous voulons dire à M. Nicoullaud, à M. Martigue ou à M. Bord.

Voici comment débute l’article en question : « Il n’est pas dans mes habitudes de répondre aux attaques personnelles ; cela ne prouve rien, et souvent on fait le jeu de ses adversaires en empaumant un change. Cependant, il est un cas où je crois devoir rompre le silence : lorsque l’attaque contre ma personne est en même temps une attaque contre l’idée que je défends. »

Jusqu’ici, c’est fort bien, mais nous allons voir si M. Bord saura se maintenir longtemps sur le terrain de l’idée pure. D’ailleurs, si quelqu’un s’est jamais livré à des « attaques personnelles » contre lui, ce n’est certainement pas nous, et cela justement parce que nous pensons, comme lui-même, que « cela ne prouve rien ». Alors, serait-ce donc lui qui voudrait nous « donner le change » ? Dans ce cas, à notre tour, nous ne l’« empaumerons » pas, et nous saurons faire notre profit de son avertissement.

« On ne jette de pierres qu’à l’arbre qui porte des fruits, dit un proverbe arabe qui me consolerait de ces cailloux jetés dans mon jardin, si une maxime chrétienne ne corrigeait pas la vanité (?) de la maxime arabe, en disant qu’ou reconnaît l’arbre à ses fruits. Examinons les fruits. »

Cet examen a été fait par d’autres avant nous, et d’une façon bien plus complète et plus approfondie que nous ne prétendions le faire, puisque, encore une fois, ce n’est que très accessoirement que nous avons mis en cause M. Bord. Nous nous souvenons d’avoir lu notamment, à son sujet, certaine étude des Cahiers Romains dont les conclusions étaient assez peu flatteuses pour lui ; on comprendra que les siennes, s’il veut à son tour porter sur ses propres œuvres un jugement… qui ne saurait être impartial, diffèrent notablement de celles de ses « adversaires ».

« Depuis bientôt un an, sous une influence que je démasquerai dans quelques jours, une campagne abominable est entreprise contre mes ouvrages, et contre moi, afin de ruiner l’œuvre en discréditant l’auteur. »

Pourquoi ne « démasque »-t-il pas tout de suite cette « influence » ? nous nous le demandons ; mais, si vive que soit notre curiosité à cet égard, nous aurons toute la patience nécessaire pour attendre, aussi longtemps qu’il plaira à M. Bord, ses révélations qui ne peuvent pas manquer d’être sensationnelles. Ce qui ne pouvait pas manquer non plus, c’est qu’il trouvât « abominable » une « campagne » qu’il croit entreprise contre lui ; mais, s’il le prend sur ce ton, fort peu « objectif », pourquoi donc commençait-il par se défendre de soulever des questions « personnelles » ? Voilà bien la diversion que nous craignions, et, vraiment, elle est venue encore plus tôt que nous ne l’aurions imaginé, puisqu’il a suffi pour cela de quelques lignes, malheureusement… pour la cause de notre nouvel « adversaire ».

« Pour employer des expressions modérées, on reproche à mon arbre de porter des fruits empoisonnés, et l’on trouve mon attitude “étrange”, euphémisme qui veut hypocritement dire que je trahis la cause que je parais défendre. »

C’est le rédacteur des Cahiers Romains qui avait ainsi qualifié d’« étranges » M. Bord et son attitude, et, lorsque nous avons repris cette même expression, d’ailleurs pour l’appliquer à M. Martigue, nous étions loin de penser qu’elle voulût « hypocritement » dire… autre chose que ce qu’elle dit. Pourtant, c’est bien à nous que s’en prend M. Bord, car il continue en ces termes : « Mon Dieu, ou mon Diable, je ne sais trop quelle est l’exclamation qui agréera le mieux à mon adversaire, aux yeux de mon Sphinx, pour parler net, je suis un traître. Traître à quoi et pourquoi ? On ne sait pas. »

On le sait d’autant moins, en effet, que nous avons eu beau relire ce que nous avions écrit, nous n’avons rien pu y découvrir de semblable. M. Bord est bien libre d’avoir « une conception positiviste de l’histoire » et « une thèse préconçue sur la non-existence des Supérieurs Inconnus » ; mais nous sommes libre aussi, de notre côté, de critiquer cette conception et cette thèse, et cette critique n’implique pas que l’auteur qui y a donné lieu soit un « traître » à quoi que ce soit… mais il nous est bien permis d’observer qu’il dédaigne trop aisément les vérités qui peuvent l’embarrasser.

Du reste, nous ne voyons pas pourquoi M. Bord est si fâché d’être considéré comme « un antimaçon bien étrange », alors qu’il écrit lui-même un peu plus loin, dans une note : « J’emploie cette expression (d’antimaçons) à regret, car si je suis, comme historien, un adversaire de la Maçonnerie et de la Révolution, j’éprouve une certaine répugnance à me servir d’un mot qui vise plus les personnes que les idées. » Nous nous en doutions bien un peu ; mais, outre que la raison alléguée pour justifier cette « répugnance » renferme une inexactitude, en ce sens qu’un antimaçon ne s’attaque pas nécessairement aux personnes, il nous semble que c’est précisément « comme historien », ayant des prétentions à l’impartialité, que M. Bord, pour être logique, devrait n’être l’« adversaire » de rien du tout.

Quant à sa plaisanterie sur « son Dieu ou son Diable », nous avouons que nous ne la comprenons pas trop, et, comme elle nous paraît d’un goût plutôt douteux, nous préférons la passer sous silence pour lire la suite de cette apologie personnelle : « Comme depuis bientôt quarante ans j’ai fait profession, chaque fois que je l’ai pu, de défendre la même cause, d’occuper un certain rang, mettons caporal, dans l’armée qui défend la royauté française et la religion catholique ; comme on ne peut relever contre moi un seul mot, un seul acte en contradiction avec ces idées qui me sont chères, il faut avouer que, si je suis un “Traître Inconnu” (!), je le suis depuis si longtemps que ma trahison ressemble singulièrement à de la fidélité. »

M. Bord, désirant se décerner un grade quelconque, a fait choix de celui de « caporal » ; on ne saurait, assurément, être plus modeste, et nous aurions mauvaise grâce à ne pas le reconnaître, tout en lui faisant remarquer que la « royauté française » n’avait rien à voir en la circonstance. Et, après avoir ainsi proclamé sa « fidélité », que nous n’avions pas mise en doute, et qui n’atténue en rien la portée de nos critiques, il ajoute : « Si l’on n’y mettait bon ordre, quelque nouveau Benjamin (sic) me traiterait de “Supérieur Inconnu”. C’est vraiment trop d’honneur ou trop d’indignité. »

Oh ! non, certes, M. Bord n’a rien d’un « Supérieur Inconnu », car il ne sait même pas ce que c’est, pas plus que ne le sait M. Martigue, et, tout à l’heure, il va encore nous montrer fort clairement son ignorance sur ce point. D’autre part, pourquoi cette allusion irritée à l’adresse de M. Benjamin Fabre, qui n’est assurément pour rien dans notre article, pas plus que dans ceux des Cahiers Romains ? Ce n’est pas la faute de cet auteur si M. Bord, en rendant compte de son livre, est sorti des bornes qu’auraient dû lui imposer certaines convenances, et a ainsi encouru les justes reproches de tous ceux qui n’avaient aucune raison spéciale pour partager sa manière de voir.

« Je vais, on le voit, délibérément au devant des attaques, et j’appelle sans crainte par leur nom les insinuations perfides d’adversaires personnifiés aujourd’hui par un Sphinx, venu on ne sait de quelle rive, attendu qu’il ne navigue même pas sous son pavillon. »

Si nous voulions répondre à notre contradicteur sur le même ton, nous lui dirions que ce Sphinx, en tout cas, ne vient certainement pas « de son bord » ; mais, pour s’arrêter plus qu’il ne convient à d’aussi misérables calembours, il faut vraiment être bien à court d’arguments sérieux. En outre, si ledit Sphinx « ne navigue pas sous son pavillon », il y a probablement à cela des motifs que M. Bord devra se résoudre à ignorer.

Maintenant, il est un point sur lequel nous devons le rassurer : nous ne « personnifions » pas le moins du monde « ses adversaires », pour la bonne raison que sa propre importance, à nos yeux, est beaucoup moindre qu’il ne le croit, et nous ne nous serions même plus occupé de lui s’il n’avait jugé bon d’attirer de nouveau notre attention par sa « réponse ». Au lieu d’« aller au devant d’attaques » plus ou moins réelles, il ferait bien mieux de se méfier un peu de lui-même, car, à force de vouloir voir partout « ses adversaires », il est à craindre qu’il ne finisse par être atteint d’un véritable délire de la persécution.

Nous étions même si peu l’« adversaire » de M. Bord, que nous nous sommes volontairement abstenu jusqu’ici de parler de ce que nous considérons véritablement comme une mauvaise action de sa part, c’est-à-dire de la divulgation du nom profane de l’Eques a Capite Galeato. Notre contradicteur allègue, pour sa défense, que ce nom a été indiqué par Thory ; c’est exact, mais… pourquoi ce même Thory ne cite-t-il aucun nom lorsqu’il parle de la fondation du Rite Primitif, et pourquoi, dans tout ce qui se rapporte au Convent de Paris, remplace-t-il ce même nom par de simples initiales ? En outre, si Thory est bien connu des antimaçons professionnels, il l’est beaucoup moins du gros public ; or, c’est à celui-ci seulement, bien entendu, qu’il convenait de laisser ignorer le nom de l’Eques (dont personne, d’ailleurs, n’a prétendu faire un « Supérieur Inconnu »), et cela, non point dans l’intérêt d’on ne sait quelle « argumentation fantaisiste » qui n’a sans doute jamais existé que dans l’imagination de M. Bord, mais simplement (et d’autant mieux que ce nom, en somme, importait peu) pour déférer au désir de la famille qui a mis les documents à la disposition de M. Benjamin Fabre.

Encore une remarque à propos de ces documents : M. Bord a cru bien faire en reproduisant le texte des deux colonnes chiffrées contenues dans la patente constitutive du Rite Primitif, et en s’amusant à en compter les lettres et les chiffres pour prouver la fausseté de la traduction fournie par l’Eques lui-même. Peut-être aurait-il mieux fait encore si, au lieu de cela, il avait essayé de donner une nouvelle traduction plus exacte ; mais ne lui en demandons pas trop, et revenons à notre « énigme ».

« Et pourquoi tous ces vilains procédés, ces calomnies contre les personnes et ces défis à la vérité historique ? Car c’est à propos de faits historiques que le conflit est né. »

Voilà bien des gros mots, mais qui malheureusement ne prouvent rien, pas plus que les « attaques personnelles ». Quant aux « faits historiques », il en est de différents ordres, et M. Bord admettra bien qu’il peut en exister qui dépassent sa compétence, même s’il ne comprend pas que la question des « Supérieurs Inconnus » ne peut pas être entièrement résolue par ceux qui prétendent s’en tenir exclusivement au domaine des faits soi-disant « positifs », c’est-à-dire susceptibles d’être prouvés par des documents écrits.

« Les antimaçons sont aujourd’hui divisés en deux camps principaux : ceux qui croient au pouvoir occulte de la F/ M/ universelle représentée par quelques chefs dits “Supérieurs Inconnus” ou membres des arrière-loges ; et ceux qui croient que la Franc-Maçonnerie est conduite par une idée générale néfaste, et que “le Supérieur Inconnu” est l’Esprit du mal. J’appartiens à ce dernier camp. »

M. Bord nous range naturellement dans « le premier camp », sans se préoccuper de savoir si l’hypothèse ainsi énoncée correspond réellement à notre conception des « Supérieurs Inconnus », dont l’existence, d’ailleurs, n’exclut aucunement celle d’« une idée générale néfaste ». Les « arrière-loges » ne sont qu’un terme conventionnel, créé par les antimaçons, ou par certains antimaçons, pour désigner les ateliers des hauts grades, superposés aux Loges de la Maçonnerie symbolique. Or, comme nous l’avons dit dans une précédente étude, « ce n’est que derrière les divers systèmes (de hauts grades), et non point dans tel ou tel d’entre eux, qu’il est possible de découvrir les “Supérieurs Inconnus” eux-mêmes » ; on ne pourra donc trouver, parmi les « membres des arrière-loges », que certains de leurs agents plus ou moins indirects. En outre, la question des « Supérieurs Inconnus » n’est point circonscrite à la Maçonnerie, même « universelle », mais elle s’étend à toutes les organisations initiatiques, quelles qu’elles soient ; voilà encore une complication à laquelle M. Bord n’a sans doute pas réfléchi. Quant à sa conclusion relative à « l’Esprit du mal », nous lui ferons remarquer qu’elle dépasse très sensiblement la conception « positiviste » de l’histoire ; nous ne savons donc pas comment il la justifie, mais, en tout cas, ce n’est pas par les considérations qui suivent.

« Or, dans ce camp, je figure dans le régiment des ouvriers d’histoire et n’ai jamais prétendu faire partie du régiment des ouvriers de la politique et encore moins de celui des romanciers. Je ne nie pas l’utilité ou l’agrément de mes co-combattants ; mais je constate que, pour faire partie de la même armée que moi, ils ne sont pas de la même arme. »

Nous ne voyons pas très bien ce « défenseur de la royauté française » qui se défend de faire de la politique ; et, pour ce qu’il dit des « romanciers », cela pourrait bien viser surtout son collaborateur M. Nicoullaud, qui, en effet, commit autrefois quelques romans à tendances… « occultisantes » et plutôt anticléricales.

« Comme ouvrier d’histoire, je me crois obligé de suivre les règles de mon art et de me laisser guider par des vérités certaines et non par des opinions ; une vérité s’impose même à des adversaires ; une opinion sert à convaincre des amis déjà convaincus, quitte à en faire des ennemis, si l’on cherche à la leur imposer avec trop d’autorité et de dédain, ou si votre opinion diffère d’un iota de la leur. »

C’est entendu, M. Bord est un « ouvrier d’histoire », et nous voulons même croire qu’il est, dans sa partie, un ouvrier fort consciencieux, à cela près que l’impartialité lui fait parfois un peu trop défaut,… ce qui, après tout, n’est peut-être pas de sa faute. Seulement, où a-t-il bien pu trouver un critérium pour reconnaître les « vérités certaines » en matière de faits ? il serait vraiment bien aimable de nous faire part de cette découverte. D’autre part, sa compétence spéciale en ce qui concerne la « documentation » ne lui confère, malheureusement, aucune autorité pour traiter des problèmes comme celui des « Supérieurs Inconnus », dont il ne paraît pas même saisir toute la portée : « Ne, sutor, ultra crepidam ! »

« Quelqu’intéressant (sic) que cela puisse être pour la cause que je défends, je ne consentirai jamais à me servir dans mes argumentations d’une documentation suspecte ou d’un fait matériellement faux. Voilà ma trahison ? J’y consens. »

Oui, mais M. Bord n’avoue-t-il pas, par là même, qu’il n’a que faire dans des « argumentations » d’où toute « documentation » est absente… et pour cause ? et alors, que signifie son intervention actuelle ? Il est à craindre, pour cette fois, qu’il ne se laisse, non pas guider, mais égarer, par des « opinions », celles de MM. Martigue et Nicoullaud à qui il a voulu rendre service en venant si promptement à leur secours. Quant à nous, si nous n’avons que des « opinions », nous ne prétendons du moins les « imposer » à personne, contrairement à ce que notre « adversaire » n’hésiterait certes pas à qualifier d’« insinuations perfides », et nous ne cherchons même pas, parce que ce serait vraiment trop inutile, à « convaincre »… ceux qui sont « déjà convaincus » !

« Je prétends avoir consciencieusement étudié la Franc-Maçonnerie de 1688 à 1815 et même, depuis deux ans, jusqu’en 1830, en France et à l’étranger ; jusqu’ici, aucun adversaire n’a méconnu l’étendue de mon labeur, et souvent, trop souvent même, amis et adversaires sont venus frapper à ma porte. Comme je devais m’y attendre, je me suis fait plus d’ennemis parmi les premiers que parmi les seconds. La reconnaissance est pénible à supporter ; c’est très humain. »

Ces récriminations, si justes qu’elles puissent être en elles-mêmes, se trompent manifestement d’adresse, car, pour notre part, nous ne sommes jamais allé, même au figuré, « frapper à la porte » de M. Bord, de sorte que nous ne lui devons aucune « reconnaissance ». Malgré cela, nous n’avons pas songé un seul instant à contester sa valeur… relative, pas plus que celle d’un autre historien quelconque ; nous ne voulons pas lui accorder plus d’importance qu’il n’en mérite à notre point de vue, qui n’est pas le sien, et voilà tout. Si c’est cela qu’il nous reproche, à notre tour, nous y consentons.

« Or donc, après avoir consciencieusement étudié la Franc-Maçonnerie de 1688 à 1830, non seulement je n’ai trouvé aucune trace susceptible d’être suivie par un historien, de directeurs suprêmes de toute la Franc-Maçonnerie, mais, bien mieux, j’ai constaté l’existence du contraire. »

Cette fois, voilà le « conflit » nettement défini, car nous affirmons, de notre côté, que ces « directeurs suprêmes » ont laissé des « traces » bien caractérisées de leur action en maintes circonstances ; si un historien « positiviste » ne peut suivre ces « traces », cela prouve, tout simplement, l’insuffisance de ses « méthodes » en pareille matière, et ce n’est pas nous qui y contredirons. Quant à la prétention d’avoir « constaté l’existence du contraire » (?), nous allons voir sur quoi elle se fonde.

« Par exemple, pendant le cours du xviiie siècle, tant en France qu’en Angleterre, en Allemagne, en Italie, etc., je trouve des régimes maçonniques qui diffèrent par plus que des nuances, et qui sont en luttes perpétuelles ; et comment ! La Grande Loge et le Grand-Orient, la Stricte Observance et les Philalèthes ; le régime philosophique du Contrat Social, les Illuminés et les Rose-Croix, etc. Que chacun de ces régimes ait eu un ou des fondateurs, c’est certain ; néanmoins, ces fondateurs ne sont pas des “Supérieurs Inconnus”, mais des personnages dont on trouve les noms dans tous les ouvrages relatifs à la Maçonnerie, pour ou contre elle. »

Tout cela, nous le savons aussi bien que notre contradicteur, et il nous semble bien que nous n’avons pas dit autre chose nous-même, car nous avons eu le plus grand soin de ne pas confondre les « Supérieurs inconnus » avec les « membres des arrière-loges », c’est-à-dire des multiples « régimes » dont il s’agit ici, ni même avec leurs « fondateurs » apparents et connus. Seulement, nous ne nous croyons pas obligé de tirer de là les mêmes conclusions que M. Bord : celui-ci a-t-il jamais médité tant soit peu sur le sens profond de la devise Ordo ab Chao ? et ne sait-il pas que les principes les plus élémentaires de toute initiation enseignent comment il est possible de résoudre « l’antinomie des contraires » et de retrouver « l’unité dans la diversité » ?

D’ailleurs, nous ne prétendons pas du tout que l’action des « Supérieurs inconnus » ait existé de la même façon et au même degré dans tous les « régimes », dont certains n’avaient que l’ombre de la vraie régularité. « Qui donc, écrivions-nous précédemment, pouvait se vanter, à cette époque surtout (celle du Convent de Wilhelmsbad), de posséder les véritables caractères, c’est-à-dire, en somme, de se rattacher à l’émanation d’une Puissance légitime aux yeux des véritables Supérieurs Inconnus ? » M. Bord aurait bien fait de relire attentivement ce passage et quelques autres avant de nous répondre ; cela lui aurait évité de le faire… à côté.

Autre chose encore : nous avons dit que « nous croyons peu vraisemblable que tous les “régimes” (et même ceux dont le prototype fut la Stricte Observance) aient eu la même origine en fait », et que, notamment, « il ne faudrait pas voir partout l’influence des Juifs d’une façon exclusive », ce qui ne signifie pas qu’il ne faille la voir nulle part. Y aurait-il donc plusieurs sortes de « Supérieurs Inconnus », représentant des initiations différentes, dans la « Maçonnerie universelle » et ailleurs ? À cela non plus, évidemment, M. Bord n’avait pas pensé. « L’argument, dit-il, est bref et irréfutable » ; il est surtout, hélas ! un peu trop « simpliste ».

« Le Sphinx pose et résout une énigme. Il y a des “Supérieurs Inconnus”. Je réponds : je n’en trouve pas et je trouve même des faits qui s’y opposent ; c’est au Sphinx qu’il appartient de jouer le rôle d’Œdipe. Qu’il me dise donc, avec preuves à l’appui : “Les Supérieurs Inconnus furent…”, et nous verrons. »

Eh bien ! non, il faut que M. Bord en prenne son parti, même si la chose dépasse son entendement : un « Supérieur Inconnu » ne fut pas et n’est pas… « Monsieur un tel », ni même « le F/ un tel » ; s’il en était ainsi, ce serait vraiment trop commode… pour les « ouvriers d’histoire ». C’est une singulière manie, et beaucoup trop commune, que celle qui consiste à vouloir toujours et avant tout savoir « les noms », comme si ces noms signifiaient ou prouvaient quelque chose. Nous nous soucions fort peu de savoir même si les « Supérieurs Inconnus » ont des noms à proprement parler, autres du moins que ceux, purement conventionnels, qu’il leur plaît de prendre parfois pour jouer un rôle déterminé. Les individualités, ici, revêtent un caractère essentiellement symbolique ; elles ne sont rien par elles-mêmes, en dehors de ce qu’elles représentent, et cela à tel point qu’elles n’ont pas même une physionomie qui leur appartienne en propre. Ainsi, il existe dans l’Inde toute une catégorie d’hommes assez étranges (ne pas traduire par « traîtres »), qui portent à la main, comme signe de reconnaissance, une longue corne d’antilope, et qui, en outre, présentent cette particularité qu’ils ont tous exactement les mêmes traits. Personne ne connaît les noms de ces hommes, et personne ne songe à se les demander, parce que tout le monde sait fort bien qu’ils sont affranchis des limitations extérieures du nom et de la forme, ces deux éléments constitutifs de l’individualité vulgaire. Le type qui leur est commun se retrouve figuré dans les sculptures des plus anciens monuments de l’Inde, et, chose peut-être plus curieuse encore, nous avons reconnu ce même type jusqu’en Europe, chez d’autres hommes qui étaient, sinon précisément des « Supérieurs Inconnus », du moins des agents assez importants d’un « pouvoir occulte » exerçant son action bien au-delà des « arrière-loges » de la « Maçonnerie universelle ».

Maintenant, si M. Bord tient, à défaut d’autre chose, à ce que nous lui citions au moins un nom de convention, nous lui rappellerons le fameux comte de Saint-Germain, dont il n’a sans doute pas été sans entendre parler quelquefois. Peut-être, il est vrai, considère-t-il comme « légende » tout ce qui en est dit dans les Mémoires les plus authentiques de l’époque ; mais… n’a-t-on pas aussi traité de « légende », et même de « mythe solaire » (avec preuves à l’appui !), l’histoire de Napoléon lui-même ? et, d’ailleurs, toute « légende » ne repose-t-elle pas sur des faits réels ? Il se peut fort bien, d’après ce que nous venons de dire, que ce nom du comte de Saint-Germain n’ait pas servi qu’à un seul personnage, bien qu’on lui ait toujours connu la même figure ; cela aiderait peut-être à expliquer quelques particularités de son histoire. Il se peut également que la même… « entité », tout en ayant abandonné ce nom d’emprunt lorsqu’il n’eut plus de raison d’être, continue, même de nos jours, à jouer un rôle plus ou moins caché, et cela, bien entendu, sans avoir eu besoin de « se réincarner » comme le prétendent certains théosophistes. Pour se maintenir ainsi à travers le temps, il lui aura suffi, dans l’intervalle de ses « missions », de « se remettre aux pieds de l’Éternel », suivant l’expression d’un de ces agents du « pouvoir occulte » auquel nous faisions allusion tout à l’heure, ou « sous l’œil du Pôle », comme disent, exactement dans le même sens, les initiés musulmans.

Tout cela, assurément, est encore fort « énigmatique » ; mais, si nous le disons ici, c’est parce que nous avons pour cela d’excellentes raisons, et non point, qu’on veuille bien le croire, dans le but unique d’intriguer M. Bord ou M. Martigue. D’ailleurs, nos lecteurs comprendront, même si nos contradicteurs ne le comprennent point, que nous n’avons pas à faire intervenir dans cette controverse, en les citant en témoignage, des personnes qui y sont parfaitement étrangères, à tel point qu’elles ignorent très probablement jusqu’à l’existence de M. Bord. Admettons donc que nous avons une conviction fondée sur des raisons purement personnelles, et que, par conséquent, nous ne songeons pas à faire partager à d’autres ; mais ce que nous pouvons en dire sans inconvénient, ou, si l’on préfère, sans inconvenance, est peut-être suffisant, néanmoins, pour aider ceux qui n’ont aucun parti pris à se faire une « opinion », et surtout, ce qui vaut mieux encore, pour les inciter à chercher par eux-mêmes… ailleurs qu’« en astral ».

Ceci étant établi, il ne nous reste pas, pour le moment du moins, grand’chose à dire à M. Bord. Cependant, pour que celui-ci ne puisse pas nous reprocher d’avoir éludé peut-être quelque point embarrassant en passant sous silence quoi que ce soit de sa « réponse », nous tenons à la reproduire intégralement jusqu’au bout.

« Supposons, j’y consens pour un instant, supposons que j’aie mal cherché ou mal interprété les faits et qu’il y ait eu de tout temps des “Supérieurs Inconnus” de la F/ M/ universelle. Il y aurait assurément une certaine importance au point de vue de la lutte entreprise contre la Maçonnerie à le savoir. »

C’est déjà bien beau, de la part de notre « adversaire », de vouloir bien reconnaître cette « importance », même en une phrase peu correcte, sans être, mieux qu’il ne l’est, au courant de la question.

« Mais n’est-ce pas surtout contre les idées qui sont prônées par les sectes maçonniques que nous devons lutter, bien plus que contre les Maçons connus ou inconnus ? Je prétends que c’est perdre son temps que d’attaquer contre (sic) telle ou telle personne, et que la seule lutte efficace contre la Franc-Maçonnerie consiste à démasquer ses doctrines et leurs conséquences. »

Tel est aussi notre avis, et, si nous attachons, non pas seulement « une certaine importance », mais une importance très grande, à l’« énigme » des « Supérieurs Inconnus », c’est que les questions très complexes qu’elle soulève ne sont à aucun titre (nous avons dit pourquoi) des questions de « personnes », mais bien d’« idées » et de « doctrines », ou mieux encore de « principes ».

« Je n’ai jamais cessé de combattre sur ce terrain », ajoute M. Bord, que nous aurions pourtant cru, comme « ouvrier d’histoire », devoir être bien plus attaché aux « faits » qu’aux « idées ».

« C’est à coups de vérités qu’il faut terrasser nos adversaires et non en les effleurant d’opinions ressemblant trop à des arguties, si elles ne sont pas les trahisons dont on nous charge, peut-être, pour faire diversion. »

Ce n’est pas nous, cependant, qui avons « fait diversion » dans le cas actuel, et, aux yeux d’un observateur impartial, ce n’est probablement pas de notre côté que se trouveraient les « insinuations perfides » dont il fut question plus haut.

« Il m’est également reproché d’attaquer Barruel, Crétineau-Joly, Deschamps et Claudio Jannet. »

Nous ferons remarquer que, pour notre part, c’est à M. Martigue que nous avons fait ce reproche, et que ce sont les Cahiers Romains qui l’avaient adressé à M. Bord. Ce dernier se voit tellement environné d’« adversaires » qu’il semble en perdre quelque peu la tête, au point de ne plus distinguer très clairement d’où lui viennent les coups.

« Bien que l’accusation soit inexacte en fait, car je défie qu’on relève un mot de moi dans le sens incriminé, je n’hésite pas à manifester nettement mon opinion sur ces historiens. Je les considère comme des devanciers très respectables, ayant soulevé beaucoup d’idées, les ayant exposées avec sincérité et talent. Leurs œuvres contiennent de nombreux faits à retenir et comportent le maximum d’exactitude que le permettait (sic) l’état d’avancement des études historiques et maçonniques de leur temps. Je souhaite que, plus tard, on porte semblable jugement sur moi. »

Si c’est nous qui avons provoqué cette déclaration, nous nous en félicitons, et M. Bord est vraiment bien aimable de décerner à ses « devanciers » ce témoignage de « respectabilité ». Quel dommage, pourtant, qu’il soit si infatué des « progrès de la science »,… presque autant qu’un professeur en Sorbonne !

« Est-ce à dire pour cela que toutes les affirmations de ces auteurs doivent être des articles de foi ; qu’aucun d’eux ne s’est trompé ; que leurs œuvres sont les derniers mots sur la question et que leurs conclusions sont définitives ? Non certes. Mais si, dans les unes et dans les autres, on relève des erreurs, l’on peut les signaler sans attaquer la mémoire de ces auteurs et sans courir le risque d’être accusé de trahison. »

Il nous semble, quant à nous, que ces auteurs peuvent fort bien avoir formulé des « conclusions définitives » sur certains points et, en même temps, en avoir traité d’autres incomplètement, ou même les avoir laissés tout à fait de côté. La question n’est pas si vite épuisée que cela, et cette simple considération aurait permis d’atténuer la « rigueur » (?) de la conclusion suivante : « S’il en était autrement, le rôle de tous les antimaçons devrait se borner à rééditer indéfiniment et exclusivement les œuvres de ces quatre évangélistes de l’antimaçonnerie, et, dans ce cas, MM. les collaborateurs de la Revue, ni moi, n’avons aucune raison d’être ; à cela je me résignerais. Mais comme je ne suis même pas très convaincu de l’utilité du Sphinx…, ce serait vraiment dommage. »

Comme nous n’avons jamais eu la moindre intention d’être « utile » à M. Bord, cette malice porte à faux,… et c’est dommage aussi.

« Je m’en tiendrai pour aujourd’hui à cet avertissement débonnaire (!), me réservant de dévoiler à mon heure, qui sera prochaine, l’ignominie des procédés employés à mon égard en leur donnant les suites judiciaires ou autres qui me conviendront. »

Si notre « adversaire » a voulu nous faire peur, il en sera pour ses frais ; ses menaces ne sauraient nous émouvoir, et nous en attendrons « les suites » le plus tranquillement du monde. Et puisque M. Bord a commencé sa « réponse »… qui ne répond à rien en nous citant un proverbe arabe, nous nous ferons un plaisir, pour terminer la nôtre, de lui en citer un à notre tour : « Les chiens aboient, la caravane passe »… et le Sphinx demeure impassible.

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Malgré notre désir de ne pas allonger outre mesure le présent article, nous ne pouvons nous empêcher d’y joindre encore une dernière observation : en une autre partie de la Revue (Franc-Maçonnerie Initiatique, p. 139), un peu avant l’entrefilet nous concernant et que nous avons reproduit au début, M. Nicoullaud-Fomalhaut reprend pour son propre compte, à peu de chose près, quelques-unes des affirmations antérieures de M. Martigue, auquel il semble vraiment rattaché par des liens bien étroits.

« Les démons, écrit-il en effet, se cachent, ésotériquement, pour les vrais initiés, sous les noms de Supérieurs Inconnus employés par les Martinistes, de Mahâtmâs ou Gourous dont se servent les théosophes, d’esprits des morts qu’invoquent les spirites, de Séphiroths (sic) et de mystérieuse Schekhina (sic) dont fait usage, d’une manière plus secrète encore, la Kabbale juive, etc., etc. »

La seule différence, en somme, c’est qu’il ne s’agit plus ici d’« êtres astraux », mais de « démons » ; cela vaudrait peut-être mieux, mais nous ne voyons pas bien les Kabbalistes évoquer et consulter, à la façon spirite, ces principes métaphysiques que sont les Sephiroth et la Shekina !

Nous nous trompons pourtant en disant que c’est là la seule différence, car il y a, en outre, une contradiction bien caractérisée, en ce qui concerne les Mahâtmâs, avec ce qu’écrivait M. Martigue : « S’ils (les chefs de la Haute Maçonnerie du xviiie siècle) s’étaient présentés comme mandataires d’hommes vivants, on pourrait, avec raison, les traiter d’imposteurs, comme on a le droit de le faire de nos jours, par exemple, pour… les chefs de la Théosophie, lorsqu’ils nous parlent des Mahâtmâs, vivant dans une loge du Thibet. » Comprenne qui pourra ; ce n’est pas à nous qu’il appartient de concilier ces deux « opinions ».

Ajoutons, pour nos contradicteurs qui l’ignorent sans doute, qu’un Gourou est pour les Hindous, sinon pour les théosophistes, ce qu’est un Sheikh pour les Musulmans, c’est-à-dire, tout simplement, un « instructeur spirituel »… qui n’a rien d’« astral ».

Enfin, il aurait été bon de savoir de quels « Martinistes » il s’agit au juste dans la phrase que nous venons de citer : si ce sont ceux d’aujourd’hui, ce sont eux-mêmes qui s’intitulent « Supérieurs Inconnus »,… ce qui est loin d’être une raison pour les prendre au sérieux ; si ce sont ceux du xviiie siècle, qui, d’ailleurs, ne portaient point ce nom de Martinistes, venu du monde profane, mais bien celui, nettement judaïque, d’Élus Cohen ; (ou Coëns, comme on l’écrivait alors), il est à remarquer que, précisément, ils n’ont jamais employé la dénomination de « Supérieurs Inconnus ».

Tout cela se complique encore, chez M. Nicoullaud, d’une confusion fort singulière (nous n’osons plus dire « étrange ») entre les « mystiques » et les « initiés » ; nous y reviendrons peut-être en une autre occasion.

Le Sphinx.