Octobre 1935
- Ananda K. Coomaraswamy. — The
Rig-Veda as Land-Náma-Bók.
Luzac and Co., London.
Ce titre fait allusion à un ancien livre islandais, littéralement « Livre de la prise de la terre », considéré ici comme comparable au Rig-Vêda sous certains rapports : il ne s’agit pas simplement d’une prise de possession par des conquérants, mais la thèse de l’auteur, qui nous semble parfaitement juste, est que, dans tous les écrits traditionnels de cette sorte, ce qui est décrit en réalité est la manifestation même des êtres à l’origine et leur établissement dans un monde désigné symboliquement comme une « terre », de sorte que les allusions géographiques et historiques, s’il y en a, n’ont elles-mêmes qu’une valeur de symbole et d’analogie, comme tout événement peut l’avoir effectivement en raison des correspondances macrocosmiques et microcosmiques. Ces vues sont appuyées par l’examen de la signification d’un certain nombre de termes fréquents et caractéristiques, ce qui donne lieu à des considérations fort intéressantes touchant maints points doctrinaux ; nous sommes ici bien loin des interprétations grossièrement matérielles des orientalistes ; ceux-ci consentiront-ils du moins à y réfléchir un peu ?
- Sri Ramana Maharshi. — Five Hymns to Sri Arunachala.
Sri Ramanasramam, Tiruvannamalai, South India.
L’auteur de ces hymnes n’est autre que le « Maharishee » dont parle M. Paul Brunton dans son livre, A Search in secret India, dont nous avons rendu compte ici il y a quelque temps(*). Arunachala est le nom d’une montagne considérée comme lieu sacré et symbole du « Cœur du Monde » ; il représente l’immanence de la « Conscience Suprême » dans tous les êtres. Ces hymnes respirent une incontestable spiritualité ; au début, on pourrait croire qu’il s’agit seulement d’une voie de bhakti, mais le dernier englobe toutes les voies diverses, mais nullement exclusives, dans l’unité d’une synthèse procédant d’un point de vue vraiment universel. Dans la préface de cette traduction, M. Grant Duff oppose d’heureuse façon la spiritualité orientale à la philosophie occidentale ; il n’est que trop vrai que les subtilités de la dialectique ne servent guère qu’à faire perdre du temps !