Février 1939

Marquette University Press, Milwaukee, Wisconsin.

L’auteur, qui est professeur à l’Université de Chicago, étudie l’argumentation qu’on pourrait opposer à ceux qui représentent en quelque sorte, à l’époque actuelle, l’équivalent de ceux à qui saint Thomas d’Aquin s’adressait en écrivant sa Summa contra Gentiles : ce sont d’abord les « scientistes » ou « positivistes », qui nient l’existence même d’une vraie philosophie, et ensuite ce qu’il appelle les « systématistes », qui admettent une pluralité irréductible de philosophies, les considérant comme également valables à la seule condition qu’elles constituent des constructions cohérentes en elles-mêmes. Ce qui est le plus intéressant ici à notre point de vue, c’est la protestation élevée contre l’esprit de système ; l’auteur n’hésite pas à reprocher même, avec beaucoup de raison, à certains thomistes de dénaturer la philosophie de saint Thomas en la présentant comme « un grand système de pensée », et il préférerait même renoncer au nom de « thomisme » parce que sa forme paraît suggérer l’idée d’un système spécial, représentant simplement les conceptions particulières d’une certaine individualité, c’est-à-dire « une philosophie » parmi les autres, et non une expression de la philosophia perennis ; il est seulement à regretter qu’il ne semble pas concevoir cette philosophia perennis en dehors de sa forme spécifiquement chrétienne, qui, en réalité ne peut être qu’une des multiples expressions de la vérité une.

Éditions Moly-Sabata, Sablons, Isère.

Cette brochure est la reproduction d’une conférence dans laquelle l’auteur s’est attaché à montrer que le cubisme, connu surtout comme une manifestation esthétique, a en réalité exercé une influence dans un domaine plus étendu et plus vraiment « humain », d’abord parce qu’il fut « un travail de peintre véridique, de manuel », et ensuite parce qu’il amena le peintre, pour résoudre certaines difficultés, à réfléchir « non sur les images de l’extérieur, mais sur lui-même, sur ses tendances naturelles, sur ce qu’il voulait faire, sur ses facultés agissantes ». Ce fut donc, pour certains tout au moins, un point de départ de recherches qui devaient les mener plus loin, en « réintroduisant, par la multiplicité des points de vue (substituée à l’unité perspective), le temps dans un mode d’expression humain, dans un art qui, prétendait-on, ne le comportait pas », et en faisant comprendre que « la figure géométrique était un moyen et non une fin ». Nous n’insisterons pas sur les considérations plus proprement « techniques », ni sur la théorie de l’« arc-en-ciel » que l’auteur a déjà exposée ailleurs ; mais nous signalerons, comme plus particulièrement intéressante, l’idée que « le cubisme a obligé à modifier la notion unilatérale sensible qui nous arrive de la Renaissance », et par là même à se rapprocher des conceptions artistiques du moyen âge, ce qui peut faire « renaître une expression religieuse ».

Dorbon Ainé, Paris.

On pourrait se demander s’il était bien utile de traduire une fois de plus les Vers Dorés ; la vérité est que l’auteur, trouvant que les commentaires d’Hiéroclès et de Fabre d’Olivet « se ressentent de l’époque où ils ont été composés » (mais le premier tout au moins est authentiquement pythagoricien), a voulu surtout en faire un autre qu’il estime mieux adapté à nos contemporains, et cela en s’inspirant de « la tradition secrète qui s’est perpétuée dans une certaine école ésotérique »… qui n’est autre, hélas ! que le théosophisme ; en dépit des réserves qu’il y aurait à faire sur bien des points, nous préférons encore Fabre d’Olivet !