Juillet-août 1927

M. René Schwaller, théosophiste dissident, qui fut un des chefs du groupe éphémère des « Veilleurs », a réuni dans ce livre, sous une forme qui veut être poétique, mais qui est parfois peu correcte ou peu intelligible, des considérations touchant à des sujets assez divers : le langage, la société, la religion, la science, la vie. Il y a là-dedans quelques lueurs, parmi beaucoup de fatras grandiloquents ; une des idées dominantes de l’auteur semble être celle de l’imminence de la « fin du monde » ; il n’est d’ailleurs pas seul à l’annoncer ; mais encore serait-il bon d’expliquer, plus nettement qu’il ne le fait, en quel sens il convient de l’entendre exactement.

La présentation des textes réunis ici semble avoir été assez fortement influencée par l’idée de la prédominance des théories de l’école sociologique de Durkheim, ce qui nous a un peu étonné de la part de M. Baruzi. Sans doute, l’existence de ces théories est un fait dont il y a lieu de tenir compte, au moins historiquement ; mais, à côté d’elles, il y a tout de même d’autres tendances, assez différentes et même opposées ; pourquoi donner l’impression que celles-ci n’ont qu’une moindre importance, qu’elles n’existent pour ainsi dire qu’en fonction de ce que nous appellerions volontiers le « sociologisme » ? La perspective de l’ensemble peut s’en trouver faussée, et c’est pourquoi il nous est difficile de considérer ce volume comme un tableau tout à fait fidèle des conceptions morales actuellement en vigueur dans l’Université française.