Juillet-août 1927
- R. Schwaller de Lubicz. — L’Appel du Feu.
M. René Schwaller, théosophiste dissident, qui fut un des chefs du groupe éphémère des « Veilleurs », a réuni dans ce livre, sous une forme qui veut être poétique, mais qui est parfois peu correcte ou peu intelligible, des considérations touchant à des sujets assez divers : le langage, la société, la religion, la science, la vie. Il y a là-dedans quelques lueurs, parmi beaucoup de fatras grandiloquents ; une des idées dominantes de l’auteur semble être celle de l’imminence de la « fin du monde » ; il n’est d’ailleurs pas seul à l’annoncer ; mais encore serait-il bon d’expliquer, plus nettement qu’il ne le fait, en quel sens il convient de l’entendre exactement.
- Jean Baruzi. — Philosophes et savants
français du xxe siècle, extraits et notices. — III. Le problème
moral.
La présentation des textes réunis ici semble avoir été assez fortement influencée par l’idée de la prédominance des théories de l’école sociologique de Durkheim, ce qui nous a un peu étonné de la part de M. Baruzi. Sans doute, l’existence de ces théories est un fait dont il y a lieu de tenir compte, au moins historiquement ; mais, à côté d’elles, il y a tout de même d’autres tendances, assez différentes et même opposées ; pourquoi donner l’impression que celles-ci n’ont qu’une moindre importance, qu’elles n’existent pour ainsi dire qu’en fonction de ce que nous appellerions volontiers le « sociologisme » ? La perspective de l’ensemble peut s’en trouver faussée, et c’est pourquoi il nous est difficile de considérer ce volume comme un tableau tout à fait fidèle des conceptions morales actuellement en vigueur dans l’Université française.