Mars 1930
— La revue Krur se transforme en un organe bimensuel intitulé La Torre, « feuille d’expressions variées et de Tradition une », qui s’affirme résolument « antimoderne » ; nous souhaitons que la réalisation corresponde vraiment à cette intention.
— Vers l’Unité (novembre-décembre) contient un très intéressant article de M. Émile Dermenghem sur Les poèmes mystiques et métaphysiques d’Ibn el Faridh. La suite de l’étude du lieutenant-colonel de Saint-Hillier sur Glozel devant l’histoire ne nous semble pas devoir nous faire revenir sur les réserves que nous avons formulées précédemment.
— Le Lotus Bleu (janvier) publie, sous le titre : La Doctrine de l’Esprit, un chapitre détaché du prochain livre de M. Maurice Magre, Magiciens et illuminés d’Occident, sur la doctrine des Albigeois ; le rattachement de l’Albigéisme au Bouddhisme, tel que l’envisage l’auteur, nous paraît plus que problématique, quelles qu’aient pu être d’ailleurs les similitudes réelles sur certains points.
— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa, (décembre), nous notons un article sur le symbolisme de la rosée et de la manne, qui, comme toujours, s’en tient un peu trop exclusivement aux seules références bibliques.
— Dans la « partie occultiste » de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (1er janvier), M. de Guillebert prend prétexte du petit livre de M. Steinilber-Oberlin sur Les Hiéroglyphes égyptiens pour se livrer à une de ces élucubrations sociologico-pornographiques dont il est coutumier. Nous trouvons une autre production du même genre dans le numéro suivant (1er février), à propos d’Une vieille image de provenance indéterminée, dont le symbolisme se rattache nettement à l’hermétisme chrétien, mais où l’on veut découvrir toutes sortes d’intentions plus ou moins diaboliques ; l’auteur prouve qu’il ignore simplement ce qu’est la Trimûrti hindoue, qui n’avait d’ailleurs rien à voir là-dedans.
— Le fascicule de janvier contient encore quelques attaques contre le Voile d’Isis en général (il paraît que le numéro spécial sur les Templiers renferme « de quoi motiver abondamment les plus solides réquisitoires de leurs accusateurs » !), et contre nous en particulier. Nous ferons seulement remarquer que l’« orthodoxie hindouïste » n’est pas plus une affaire d’« érudition » et ne constitue pas davantage une « lubie difficultueuse » que l’orthodoxie catholique ; nous laissons chacun parfaitement libre d’être ce qui lui plaît, mais nous revendiquons pour nous la même liberté ; cela ne vaut d’ailleurs pas la peine d’y insister. Admirons plutôt la bonne foi de ces Messieurs : au sujet d’un livre assez malpropre, et du reste entièrement fantaisiste, publié récemment, ils ont l’audace d’écrire que ce livre a « recueilli les avis favorables de toute la presse spéciale, y compris le Voile d’Isis » ; or le Voile d’Isis s’est soigneusement abstenu, non seulement de parler du volume en question, mais même de le mentionner simplement, afin de ne pas lui faire la moindre réclame ! Un peu plus loin, ces mêmes gens feignent de ne pas savoir ce que nous avons voulu dire quand nous leur avons reproché de traiter mensongèrement M. Grillot de Givry (car c’est bien de lui qu’il s’agissait) de « prêtre défroqué » ; et leur note est rédigée de telle façon qu’on ne peut même pas savoir s’ils rétractent leur calomnie ou s’ils la maintiennent ; que tout cela est donc répugnant !
— De son côté, M. Paul Le Cour s’efforce aussi de nous attaquer dans Atlantis (décembre) ; nous déclarons une fois pour toutes que nous sommes bien décidé à n’y plus prêter la moindre attention.
— Nous en dirons autant d’une autre personne à qui nous ne ferons même pas l’honneur de la nommer, parce que ses insultes atteignent au dernier degré de la bassesse. À celle-là nous ferons simplement remarquer : 1o que c’est à tort qu’elle nous attribue un livre intitulé : La faillite de l’Occident, que nous n’avons jamais écrit ; 2o que nos ouvrages ne traitent pas d’« hermétisme », mais de traditions orientales ; 3o que personne n’est qualifié pour nous adresser un « rappel à l’ordre », notre indépendance étant absolue ; 4o enfin, qu’elle devra s’abstenir désormais de mêler le souvenir de notre famille à ses petites ignominies, sans quoi nous nous verrions obligé d’agir par les moyens légaux, à regret d’ailleurs, car nous voulons croire que nous avons affaire à une irresponsable.