Juin 1930

Atlantis, qui porte maintenant le sous-titre : « études occidentales », consacre son numéro de janvier à la question de l’Hyperborée, et celui de février-mars à une enquête sur le machinisme.

Le Symbolisme (no de mars), publie une conférence de M. A. Dreyfus-Hirtz sur Les forces supérieures de l’esprit, qui contient certaines idées intéressantes, mais exprimées d’une façon quelque peu confuse.

— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (février et mars), nous trouvons plusieurs articles sur le symbolisme de l’abeille et de la ruche, d’où il résulte que les idées d’industrie et de charité qu’on y attache actuellement sont assez récentes, et que, à l’origine, l’abeille était surtout un symbole de résurrection et d’immortalité.

Le Compagnonnage (no de mars) reproduit un procès-verbal de reconnaissance des Compagnons tanneurs-corroyeurs du Devoir, daté de l’an 1300 ; en dépit de l’orthographe archaïque de ce document, il nous paraît quelque peu douteux qu’il remonte authentiquement à une époque aussi lointaine ; ne serait-ce pas plutôt 1500 qu’il faudrait lire ?

— Nous avons reçu les trois premiers numéros (janvier-février-mars) de la revue allemande Hain der Isis, dirigée par le Dr Henri Birven, et consacrée « à la Magie comme problème culturel et conception du monde » ; là encore, nous retrouvons quelques écrits du « Maître Therion », autrement dit Aleister Crowley ; sans doute aurons-nous l’occasion d’y revenir.

— Il paraît que nul n’a le droit de parler favorablement de nos ouvrages ; telle est du moins la prétention de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 9 février), qui se permet de réprimander une revue suisse pour avoir publié un compte-rendu de notre dernier livre, compte rendu qu’elle feint de prendre pour le communiqué d’un « office de publicité », alors qu’elle sait fort bien que nous n’usons pas de ce genre de réclame ; c’est du dernier grotesque ! — Les articles de la série Diana Vaughan a-t-elle existé ? deviennent de plus en plus insignifiants : l’un (9 février) est consacré à des racontars plus ou moins extravagants sur la mort de Spinoza, que les Rose-Croix (?) auraient empoisonné après s’être servis de lui ; un autre (23 février), à propos de Bacon, finit en traitant Joseph de Maistre, au sujet de son Mémoire au duc de Brunswick, de « naïf gogo » (sic), ce qui est tout de même un peu fort. — Après Léo Taxil, voici maintenant qu’on semble vouloir réhabiliter l’ex-rabbin Paul Rosen (6 avril) ; à quand le tour de Domenico Margiotta et de quelques autres encore ? — Dans la « partie occultiste » (1er mars et 1er avril), nous trouvons le début d’une étude sur Bô Yin Râ, dont la doctrine est appelée « un essai contemporain de mystique nietzschéenne ». Dans le premier de ces deux numéros, M. de Guillebert poursuit ses rêveries malsaines, cette fois à l’occasion du livre de M. L. Hoyack, Retour à l’univers des anciens ; dans le second, il enseigne gravement que l’idolâtrie consiste dans le culte des lettres de l’alphabet, ou plus précisément des consonnes, ce qui est quelque peu inattendu. Enfin, dans le no du 1er avril, un autre collaborateur qui signe Jean Claude commente à sa façon un texte alchimique de Basile Valentin, dans lequel il croit trouver des indications remarquables sur les origines de la Maçonnerie ; il est à peine besoin de dire que c’est là un travail de pure imagination.