Octobre 1931

— Dans le Rayonnement Intellectuel, M. Charbonneau-Lassay termine son étude sur le Cygne (no de mars-avril) et en commence une autre sur le Coq et le Basilic (no de mai-juin).

Atlantis consacre son no d’avril-mai au symbolisme des animaux et au « totémisme » ; sur ce dernier, nous y trouvons toute une série d’extraits de Durkheim, Loisy, Frazer et autres « officiels », dont la raison d’être nous échappe. Bien autrement intéressante est une simple lettre dans laquelle M. Charbonneau-Lassay expose le plan de son grand ouvrage en préparation sur l’iconographie emblématique chrétienne.

— Dans le Symbolisme (no de juillet), Oswald Wirth décrit l’Initiation chez les Yagans, habitants de la Terre de Feu.

— Dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 1er juin, « partie occultiste »), M. H. de Guillebert se livre encore à quelques réflexions maussades sur nos articles ; nous lui répondrons simplement cette fois : 1o que, si nos comptes rendus ont un certain retard, c’est que nous sommes fort loin de toute « salle de rédaction »… et du monde occidental ; 2o que ni lui ni d’autres ne peuvent « discuter nos idées », pour la bonne raison que nous n’en exposons point qui nous appartiennent en propre, mais seulement des idées traditionnelles ; 3o que, si étrange que cela puisse lui sembler, « la personnalité de René Guénon » nous importe peut-être encore moins qu’à lui, attendu que les personnalités, ou plutôt les individualités, ne comptent pas dans l’ordre de choses dont nous nous occupons ; et puis, après tout, est-il même bien sûr qu’il y ait actuellement par le monde quelqu’un qui porte ce nom ? Qu’on le prenne pour une pure désignation conventionnelle, adoptée pour la commodité du langage comme aurait pu l’être toute autre signature quelconque, c’est tout ce que nous demandons… — Dans le no du 1er juillet (« partie occultiste » également), le même auteur intitule Les deux sciences un article si confus que nous n’avons pas pu deviner de quelles sciences il s’agissait, et, sous le titre Le Pouvoir directeur occulte du Monde, le Dr G. Mariani analyse un livre d’une certaine Mrs Bailey qui semble être un bel exemple de divagations théosophistes sur la « Grande Loge Blanche ». — Dans les deux mêmes nos, le Dr Mariani continue également son étude intitulée L’Islam et l’Occultisme ; nous admirons sa confiance dans les informations des orientalistes… — Dans le no du 28 juin, nous trouvons un soi-disant compte rendu du numéro spécial du Voile d’Isis sur la Tradition rosicrucienne ; l’auteur a bravement signé de la seule initiale H., mais il est facilement reconnaissable à son interprétation délirante de quelques figures symboliques ; à côté de lui, Freud ferait presque figure d’être raisonnable ! Cette fois, c’en est trop, et nous ne nous abaisserons pas à répondre à de grossières plaisanteries. — Le no du 5 juillet contient quelques nouveaux documents sur Aleister Crowley et l’O. T. O. — Dans le no du 12 juillet, le Dr Mariani donne une étude historique sur Cazotte, qu’il appelle Un transfuge de l’Illuminisme au xviiie siècle ; une bizarre attaque contre M. Le Forestier, qualifié de M/ fort gratuitement, termine cet article d’une façon imprévue.

— À la suite de notre dernière réponse au Dr Mariani, M. Robert Desoille nous a adressé une longue lettre(*) de laquelle il résulte qu’il s’occupe uniquement « de sujets touchant à la physique et à la psychologie », et qu’il professe une sorte d’indifférence à l’égard des questions doctrinales, ce dont nous lui donnons acte bien volontiers.

Il paraît que la remarque qu’il avait faite à son ami n’avait pour but que d’éviter à celui-ci « le reproche de traiter le problème en sectaire » (hélas !) ; il nous semble que ce n’est pas tout à fait de cette façon que le Dr Mariani lui-même a présenté les choses, même dans sa lettre, mais cette divergence ne nous regarde en rien ; qu’ils s’en expliquent entre eux…

Quant à l’histoire à laquelle nous avons fait allusion à la fin, puisque M. Desoille paraît tenir à la connaître, la voici en quelques mots : un certain jour, un personnage d’aspect fort louche se présenta chez nous sous prétexte de demander un emploi de secrétaire, se disant envoyé « par un de nos amis » ; comme nous insistions pour savoir le nom de cet « ami », il prononça celui de M. Desoille, que nous ignorions totalement ; puis, devant notre étonnement, il en donna encore un autre qui ne nous était pas moins inconnu ; nous nous empressâmes naturellement d’éconduire l’individu, mais nous n’oubliâmes jamais le nom de M. Desoille.

— Nous avons reçu aussi une lettre de M. Jean de Villodon, qui, au sujet de quelques lignes que nous avons consacrées à sa brochure(**), se plaint d’être incompris ; nous pouvons, si cela doit lui être une consolation, lui assurer que, s’il ne nous est pas possible de prendre ses interprétations au sérieux, nous n’avons pas plus de considération pour celles de l’égyptologie officielle, qu’elle siège au « Collège de France » ou ailleurs.