Novembre 1931

— Dans le Symbolisme (no d’août-septembre), sous le titre Église et Franc-Maçonnerie, une curieuse étude signée François Ménard et Marius Lepage, et où le symbolisme du Tarot est appliqué à la question des rapports entre ces deux puissances. — Dans le numéro d’octobre, un article d’Oswald Wirth sur Rudyard Kipling Franc-Maçon ; un autre du Dr Legrain, intitulé Symbolisme et graphologie, qui nous paraît témoigner chez son auteur d’une conception bien rudimentaire du symbolisme, associée d’ailleurs à tous les préjugés du scientisme évolutionniste.

Atlantis (no de juin-juillet) publie une conférence de M. J. Toutain sur Le Mythe de Phaéton. — M. Paul Le Cour éprouvant le besoin de nous attaquer encore une fois dans ce même numéro, nous lui ferons savoir : 1o que nous n’avons pas à lui rendre compte des raisons spéciales pour lesquelles nous avons dû, à une certaine époque, voir par nous-même ce qu’il en était réellement de diverses organisations se qualifiant plus ou moins justement d’« initiatiques » ; 2o que le mot « Gnose » signifie exactement « Connaissance », ce qui n’a rien à voir avec le « gnosticisme », et que, pour notre part, nous ne l’avons jamais pris dans un autre sens ; 3o que, depuis le temps assez lointain dont il parle, nous avons si peu varié qu’il pourra retrouver, sous la signature à laquelle il fait allusion, des articles dont le contenu est reproduit intégralement, avec d’autres développements, dans quelques-uns de nos livres les plus récents. Quant à l’hermétisme, sur lequel notre article(*) publié ici en mai dernier ne prétendait donner qu’un aperçu très général, n’ayant rien à voir avec telles ou telles connaissances précises dont il ne nous convient pas de parler présentement, ce n’est, nous le répétons, qu’un aspect secondaire de la tradition ; et, de plus, nous ne voyons pas en quoi l’hermétisme chrétien pourrait être plus « essentiel » que l’hermétisme islamique, ou que la partie correspondante d’autres formes traditionnelles… Mais est-ce bien la peine de relever les opinions de quelqu’un qui trouve des choses extraordinaires dans le retournement des mots Maroc et Suez, sans se douter qu’ils ne sont qu’une vulgaire corruption des noms arabes Merâkesh et Es-Swês ? Nous ne pouvons d’ailleurs nous étonner de rien de la part de l’auteur d’une note sur le « baragouin » (no de mars), où se lit cette assertion prodigieuse : « En hébreu, BaRa, premier mot de la Genèse, veut dire commencement » ! Nous avions jugé charitable de ne pas citer cette phrase en son temps, mais ces mauvaises plaisanteries se prolongent un peu trop ; que M. paul le cour (sans majuscules, puisqu’il semble y tenir) emploie donc ses loisirs à méditer sur les mystères du mot bafuna, et qu’il s’applique à lui-même ce que son admirable perspicacité ne manquera pas d’y découvrir !

— Dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (nos du 1er août et du 1er septembre, « partie occultiste »), le Dr G. Mariani, continuant son étude intitulée L’Islam et l’Occultisme, mêle étrangement les organisations initiatiques et les « sectes » hétérodoxes (jusqu’au Béhaïsme occidentalisé inclusivement), suivant un procédé qui, en ce qui concerne le monde chrétien également, a été fréquemment employé par les ennemis de l’ésotérisme, méconnaissant ou feignant de méconnaître que religion et initiation constituent deux domaines parfaitement distincts. — Dans le premier de ces deux numéros, le même auteur parle de notre dernier livre et de celui de M. Émile Dermenghem ; il le fait à sa manière habituelle, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle manque de franchise. Nous ne nous arrêterons pas à relever les assertions plus ou moins bizarres qui nous visent, mais qui ne sauraient nous atteindre ; nous citerons seulement, dans un autre ordre d’idées, cette phrase bien caractéristique d’une certaine mentalité : « Le catholicisme n’a qu’une signification, et nous l’avons apprise au catéchisme. » Si vraiment c’était ainsi, quelle pitié ! L’article se termine par de perfides insinuations au sujet des « Éditions Véga », et, dans une intention que nous ne qualifierons pas, mais que nous ne discernons que trop bien, on énonce, en ce qui nous concerne, une « prédiction » qui va exactement au rebours de la vérité ; nous n’en dirons pas davantage pour le moment, car nous aurons sans doute à y revenir… Nous n’ajouterons qu’un mot : nous n’avons jamais songé le moins du monde à faire du Voile d’Isis notre « chose », et, si quelques-uns de ses collaborateurs s’inspirent volontiers de nos travaux, c’est tout à fait spontanément et sans que nous ayons jamais rien fait pour les y amener. Nous ne voyons là qu’un hommage rendu à la doctrine que nous exprimons, d’une façon parfaitement indépendante de toutes les considérations individuelles ; du reste, si on continue à nous… empoisonner avec la « personnalité de René Guénon », nous finirons bien quelque jour par la supprimer tout à fait ! Mais nos adversaires peuvent être assurés qu’ils n’y gagneront rien, tout au contraire…