Février 1933
— Dans Nouvelle Équipe (no d’avril-septembre l932) a paru un intéressant article de M. Marcel Lallemand, intitulé La crise du monde moderne à la lumière des traditions antiques : les enseignements de la tradition hindoue et ceux des Livres hermétiques y sont rapprochés des prophéties de l’Évangile et de l’Apocalypse ; la conclusion est qu’« il y a accord parfait entre les traditions de tous les peuples sur un grand événement qui doit marquer la fin d’une période de la vie de l’humanité, et cet événement semble approcher, l’état du monde entier étant celui qui est décrit dans les prophéties ». L’auteur fait remarquer que, « il y a un siècle, l’identité des dogmes catholiques et des traditions des peuples appelés païens était chose parfaitement connue et exposée dans de savants ouvrages, approuvés par l’autorité ecclésiastique », mais que « la science comparée des traditions semble totalement inconnue de la plupart des auteurs catholiques actuels » ; cela n’est malheureusement que trop vrai.
— Dans Die Säule (no 6 de 1932), étude sur le Hasidisme et ses enseignements.
— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (no de novembre), fin de l’étude sur Jah-Bel-On ; articles et notes sur le symbolisme des lignes parallèles, sur la « Parole perdue », sur les relations du Mormonisme avec la Maçonnerie.
— Dans le Symbolisme (no de décembre), Oswald Wirth, dans un article intitulé « Nos Mystères », reconnaît que « la morale n’est pas tout en Maçonnerie », et que « la Maçonnerie moderne manque à son programme, parce qu’elle néglige l’Art proprement dit, c’est-à-dire le travail constructif auquel doit se livrer l’individu ». Armand Bédarride parle De l’universalité du symbolisme, mais en se renfermant dans un point de vue trop exclusivement « psychologique ». La même remarque s’applique aussi à son article suivant (no de janvier), où, sous le titre un peu inattendu de La Lance d’Achille, il traite de « la puissance de la psychologie collective dans la Loge » ; il y a dans les rites bien autre chose qu’un « mécanisme » destiné à produire une sorte de suggestion.
— Le numéro de novembre de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (« partie occultiste ») est un « numéro spécial sur la Mort et les Défunts » ; aussi contient-il toute une série d’articles d’un caractère plutôt macabre, dont le plus important est intitulé Les raisons occultes de la crémation des cadavres. — Dans le numéro de décembre, à côté d’une étude sur Les Sibylles et la Nativité, dont les intentions ne se dégagent pas bien clairement, et d’une autre, fort incomplète, sur l’Alphabet secret des F/ M/, nous trouvons un article fantaisiste qu’on a cru spirituel d’intituler Entretiens d’Œdipe ; si on savait combien cela nous est égal, et comme certaines allusions qui veulent être perfides sont loin de nous toucher… d’autant plus loin que ceux de nous qu’elles prétendent viser sont morts depuis bien longtemps ! — Mais venons-en à des choses un peu plus sérieuses : dans le numéro de novembre, M. Raymond Dulac fait, à propos de notre article d’octobre sur les « conditions de l’initiation »(*), quelques réflexions qui sont complètement à côté de la question ; où a-t-il vu que nous ayons parlé de saint François d’Assise ? Nous pouvons l’assurer que nous n’y avons même pas pensé le moins du monde ; et, d’autre part, qu’est-ce que « l’initiation visible (?) du baptême, de l’ordre sacré et de la profession religieuse » ? N’avons-nous pas déclaré assez explicitement, à maintes reprises, que les rites religieux ne sont point des rites initiatiques ? Il revient sur le même sujet en décembre, dans une sorte d’article-programme intitulé Occultisme et Mysticisme ; à ce qu’il s’imagine nous objecter, nous pouvons répondre en deux mots : les mystiques ne sont nullement des initiés, et leur « voie » ne nous concerne en aucune façon… pas plus d’ailleurs que celle des occultistes, si tant est que ces derniers en aient une. — Enfin, dans le numéro de novembre, le même M. Raymond Dulac se montre peu satisfait de quelques lignes que nous avons écrites à propos de la mort de Mgr Jouin, en quoi il est vraiment bien difficile ; il va jusqu’à dire que « cela ne lui suffit pas » ; aurait-il donc l’outrecuidance de prétendre nous dicter ce que nous devons écrire ? Cette prétention, nous ne l’admettrons ni de lui ni d’aucun autre ; ces Messieurs sont encore bien trop petits ! Au surplus, nous ne « fouillons dans la hotte » de personne ; ce métier n’est pas le nôtre, et nos informations personnelles nous suffisent amplement… Il faut d’ailleurs que M. Raymond Dulac ait eu l’esprit singulièrement troublé par une récente campagne visant la R. I. S. S., pour ne pas s’être rendu compte que, étant donné notre éloignement et le temps nécessaire à la composition, il y avait impossibilité matérielle à ce que notre note n’ait pas été rédigée avant que nous ayons eu la moindre connaissance de ladite campagne. Il déclare en outre « attendre qu’on prouve » que Mgr Jouin a été victime d’étranges collaborateurs ; il n’aura pas attendu longtemps : la lettre de l’« ex-Mariani », publiée ici le mois dernier, est venue admirablement à propos ! — Et maintenant, puisque, en répondant à la campagne dont il vient d’être question, on a jugé bon de passer sous silence un article et un seul,… si on parlait un peu de l’Élue du Dragon ?