Juillet 1933

— Le numéro de mars-avril d’Atlantis a pour titre général Le xviiie siècle et le Monde primitif ; il s’agit des « chercheurs d’Atlantide » de cette époque, et leur histoire est tracée d’une façon où il ne serait pas difficile de relever, comme à l’ordinaire, quelques fantaisies : ainsi, les Illuminés de Bavière ne furent point une « secte maçonnique », mais une organisation qui, de l’extérieur, chercha à s’emparer de la Maçonnerie, ce qui est tout différent ; et est-il bien sûr que Louis-Claude de Saint-Martin fut appelé le Philosophe Inconnu « parce qu’il ne signait pas ses ouvrages » ? N’oublions pas de signaler une nouvelle trouvaille linguistique de M. paul le cour : « le rapprochement que l’on peut faire entre les mots Révolution et Révélation » !

— Dans le Symbolisme (no de mai), Oswald Wirth intitule Les Faux Initiés un article dans lequel il critique justement, mais superficiellement, les prétentions de certains occultistes ; cela porterait bien davantage s’il avait lui-même une notion plus précise de ce qu’est réellement l’initiation. — Signalons aussi la fin de l’étude sur L’Initiation chez les primitifs de l’Oubanghi-Chari, et une note où, sous le titre L’Outil méconnu, on prétend réduire la « houppe dentelée » à n’être qu’une figuration (ou une défiguration) du « cordeau », ce qui est vraiment un peu simpliste.

— Il y a un rapport assez étroit entre cette dernière question et celle qui est traitée dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (no de mai) : le symbolisme de la corde appelée, dans la Maçonnerie anglo-saxonne, cable tow, expression dont l’origine n’est d’ailleurs pas moins incertaine que celle de beaucoup d’autres termes spécifiquement maçonniques. Le rapprochement indiqué avec le pavitra ou cordon brâhmanique est intéressant, mais il nous semble qu’une relation avec le pâsha apparaîtrait peut-être d’une façon plus immédiate ; et il y aurait, à cet égard, bien des choses à dire sur le symbolisme du « nœud vital ».

La Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 15 mai) consacre un article à La Croix gammée ; c’est le swastika qu’on s’obstine à appeler ainsi, quoique la véritable « croix gammée » soit quelque chose de tout différent ; il n’y a d’ailleurs là qu’une énumération confuse et mal ordonnée d’un certain nombre d’opinions disparates émises sur la signification de ce symbole. — Mais ce qui, sur le même sujet, dépasse véritablement toute imagination, c’est une note parue dans l’Écho de Paris (no du 22 mai), et où il est dit que « la swatiska (sic) symbolise la puissance de Satan, ou celle des divinités malfaisantes qui s’accrochent à la destinée humaine » ! Le malheureux public qui s’en rapporte aveuglement aux dires des journaux est vraiment bien informé !