Juin 1934

— Dans le Speculative Mason (no d’avril), suite de l’étude sur la signification du titre Free and Accepted Mason, que nous avons déjà signalée. Une autre étude, sérieusement faite, est consacrée aux Mystères ; la première partie s’en tient d’ailleurs aux généralités, et nous ne ferons pour le moment qu’une seule réserve : c’est que le mot de « culte », appliqué aux Mystères, nous paraît tout à fait impropre ; à notre avis, tout ce qui risque de produire une confusion entre le domaine initiatique et le domaine religieux ne saurait être trop soigneusement évité.

— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (no de mars), étude sur Les Neuf Muses et sur l’histoire des Loges qui en ont reçu le nom.

— Dans le Symbolisme (no d’avril), Oswald Wirth commence à exposer des Notions élémentaires de Maçonnisme, vraiment bien élémentaires en effet ; à l’en croire, la seule qualification requise pour être Maçon serait « l’adhésion à un certain optimisme », ce qui, assurément, est se contenter de peu ; et n’oublions pas d’admirer, en passant, « le bien anthropomorphisé par les religions » ! — Armand Bédarride, parlant des trois lettres S. S. S. qui figurent dans le symbolisme du grade de « Chevalier du Soleil » (pourquoi ne le nomme-t-il pas ?), oublie de signaler, ce qui est pourtant l’essentiel, qu’elles ne sont très probablement que trois iod déformés. — « Diogène Gondeau » continue à critiquer Albert Pike, cette fois au sujet de son interprétation des quatre premiers hauts grades de l’Écossisme ; nous n’y trouverions certes rien à redire… si lui-même se montrait capable de faire mieux ! « La critique est aisée, mais l’Art (Royal) est difficile… »

La Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 15 avril) publie un article sur le symbolisme de l’Étoile flamboyante, vu sous un jour très… spécial ; depuis la disparition de certains collaborateurs de cette revue, nous avions pu croire qu’on n’y trouverait plus de semblables… malpropretés ; il paraît, malheureusement, qu’en cela nous nous étions trompé… Et que dire de « la doctrine matérialiste dérivant de l’ancienne Kabbale » ? C’est tout simplement inouï !

— Dans la Rose-Croix de M. Jollivet-Castelot (no de janvier-février-mars), un anonyme nous prend à parti sans raison plausible, et d’une façon d’autant plus bizarre que, dans le début de son article, il utilise visiblement ce que nous avons dit nous-même du Rosicrucianisme en diverses circonstances ; mais qu’est-ce qu’« un idéal moral supérieur » peut bien avoir à faire avec des questions d’ordre initiatique ? Quant à l’« historique » qui suit, c’est de la pure fantasmagorie ; nous voyons d’ailleurs parfaitement d’où tout cela émane, et nous ne pouvons que rappeler une fois de plus, à cette occasion, ce que nous avons dit des organisations pseudo-rosicruciennes de notre époque, américaines ou autres ; toutes ces choses n’ont absolument rien de sérieux. Au surplus, si certains sont vraiment persuadés que de mystérieuses « archives » sont cachées dans une tour en ruines aux environs de Toulouse, qu’attendent-ils pour y entreprendre des recherches ? Peut-être auraient-elles meilleur succès que les trop fameuses fouilles de Montségur !