Juillet 1934

— Le no d’Atlantis de mars-avril est intitulé L’Alchimie et l’Atlantide ; mais, en fait d’Atlantide, M. paul le cour y parle surtout de Bourges… Notre archimiste s’obstine d’ailleurs à confondre métaphysique et cosmologie ; ne parle-t-il pas de « connaissances d’ordre métaphysique basées sur l’unité de la matière, sur les rapports de la lumière et de la vie » ? — D’autre part, il éprouve le besoin de se livrer contre nous à une nouvelle attaque, à laquelle nous répondrons ceci : nous sommes, quant à nous, purement oriental, et nous l’avons toujours affirmé aussi nettement que possible ; mais cela ne nous enlève nullement le droit de comprendre les traditions occidentales et d’en signaler les rapports avec les autres formes traditionnelles ; au surplus, en fait d’« hybridisme monstrueux » (sic), nous ne pensons pas qu’on puisse trouver quelque chose de mieux qu’Aor-Agni ! Quant à ce à quoi nous sommes ou ne sommes pas « parvenu », ce n’est certes pas M. paul le cour qui a la compétence voulue pour l’apprécier, et d’ailleurs cela ne le regarde pas ; mais nous espérons bien ne jamais « parvenir » à ce qui ne peut être, à nos yeux, qu’extravagance et folle imagination ; et nous n’avons point d’« opinions », mais seulement quelques connaissances que nous exprimons de notre mieux à l’intention de ceux qui sont capables d’en profiter, ce qui n’est sans doute pas son cas. Il s’amuse aussi à relever des fautes d’impression dans nos articles ; se figure-t-il donc que, à la distance où nous sommes, il nous est possible d’en corriger les épreuves ? Pour ce qui est de « l’existence de l’ésotérisme chrétien au moyen âge », nous maintenons notre phrase, qui dit exactement ce que nous avons voulu dire : quand nous disons qu’une forme traditionnelle existe, cela signifie qu’elle existe effectivement, avec une organisation susceptible d’en assurer la transmission régulière ; en l’absence d’une telle transmission, tout le reste n’est que rêverie ou curiosité archéologique… Enfin, nous prions M. paul le cour de ne pas renverser les rapports : c’est à nous de lui demander de « vouloir bien ne pas plus s’occuper de nous que nous ne nous occupons de lui » ; s’il pense autrement, c’est qu’il a vraiment la mémoire courte ! Nous ne nous serions d’ailleurs jamais soucié de remettre à sa place un personnage de si mince importance si nous ne savions trop bien ce qui le meut, probablement sans qu’il s’en rende compte lui-même ; nous l’avertissons charitablement que, dans son propre intérêt, il est préférable de ne pas insister.

— Le Lotus Bleu (numéro d’avril) publie une conférence de S. A. Dayang Muda de Sarawak, intitulée L’Ésotérisme islamique, artisan d’union entre l’Orient et l’Occident ; il y a visiblement une erreur dans ce titre, car tout ce qui est dit se rapporte en réalité à l’Islamisme en général, et de son ésotérisme il n’est nullement question. Cette réserve faite, l’intention de cette conférence est excellente et ne saurait qu’être approuvée ; il est seulement à regretter que, sur certains points, on ait à constater une connaissance insuffisamment approfondie des doctrines traditionnelles, y compris la doctrine islamique elle-même, et aussi quelque teinte de « modernisme ». Ajoutons qu’il faudrait en finir avec la légende du Yi-Hi-Wei chinois assimilé au nom de Jéhovah !

— Le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (numéro d’avril) donne un historique des Grandes Loges rivales qui existèrent en Angleterre depuis 1717 jusqu’à l’« union » de 1813.

— Dans le Symbolisme (numéro de mai), Oswald Wirth, continuant à exposer des Notions élémentaires de Maçonnisme, parle de La Construction universelle ; nous nous demandons quel sens peut avoir pour lui l’« universalité », car tout ce qu’il envisage en fait se borne à « réaliser un idéal humain se prêtant à une reconstruction humanitaire assurant de mieux en mieux le bonheur de tous » ! — D’autres articles ont pour occasion certaines attaques dirigées actuellement contre la Maçonnerie ; Albert Lantoine déclare avec raison qu’« une société secrète, ou qui se prétend telle, n’a pas à se préoccuper des ragots qui circulent sur son compte », et qu’elle ne doit y opposer que le silence ; et Marius Lepage relève quelques-unes des histoires fantasmagoriques auxquelles ont recours certains antimaçons, et qui prouvent que la descendance de Léo Taxil n’est pas près de s’éteindre…

— Une nouvelle publication, intitulée Documents du temps présent, consacre son premier numéro à La Franc-Maçonnerie ; le texte, par André Lebey, comprend un résumé de l’histoire de la Maçonnerie, puis un examen de son état actuel ; il est accompagné de nombreuses et intéressantes illustrations.