Octobre 1934

— Le numéro de mai-juin d’Atlantis porte comme titre général Le Verbe ; c’est là, comme on peut s’en douter, un prétexte à de multiples fantaisies linguistiques ; nous en avons déjà tant relevé en ce genre qu’il serait vraiment inutile d’y insister. Une note sur les noms du chat est franchement amusante : il paraît, entre autres choses merveilleuses, que « le nom égyptien du chat, Maou, se retrouve dans la syllabe mystique hindoue Aoum », (sic), et aussi que « le mont Mérou serait le mont du chat » !

— Dans le Speculative Mason (no de juillet), études sur l’initiation au premier degré, sur les Landmarks (sujet particulièrement difficile à élucider, car les listes données par divers auteurs maçonniques varient considérablement et contiennent des articles assez discutables), et sur les nombres en Maçonnerie et en musique.

— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (nos de mai et juin), étude historique sur les organisations rivales de la Maçonnerie en Angleterre au xviiie siècle : le Noble Order of Bucks, les Gregorians et les Gormogons ; ces organisations semblent surtout avoir voulu combattre la Maçonnerie en la parodiant ; mais il se peut cependant qu’il y ait eu quelque chose de plus sérieux dans la dernière, en ce sens qu’elle aurait servi de masque à d’anciens Maçons opératifs, adversaires de la « réforme » d’Anderson et de Desaguliers.

— Dans le Symbolisme, Oswald Wirth parle de L’Architecture morale (no de juin) et de La Religion du Travail (no de juillet) ; il s’y tient toujours dans le même ordre de considérations « élémentaires »… et assez peu initiatiques, même quand le sujet s’y prêterait plus particulièrement ; ceux qui auront lu le dernier de ces articles et qui se reporteront ensuite à notre récente étude sur L’Initiation et les Métiers(*) comprendront ce que nous voulons dire. — Dans ces deux mêmes numéros, étude de W. Nagrodski sur Le Secret de la lettre G, inspirée des travaux de M. Matila Ghyka ; si les considérations géométriques sur l’« Étoile flamboyante » sont assurément justes, ce qui se rapporte à la « lettre G » elle-même, qui serait la représentation d’un nœud, est beaucoup plus contestable ; cela n’empêche qu’il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur le symbolisme du « nœud vital », et spécialement dans ses rapports avec la Maçonnerie opérative, mais l’auteur est passé complètement à côté de cette question sans paraître s’en douter. — Notons enfin, dans le no de juillet, un article de « Diogène Gondeau » sur La Religion spirite ; nous nous associons volontiers à ses critiques, mais non à l’optimisme dont il fait preuve en envisageant la possibilité d’une « épuration » du spiritisme, lequel, du reste, ne pourra jamais être qu’une « pseudo-religion ».

— La Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 1er juillet) publie, sous le titre Guerre occulte, un article consacré à deux livres : La Clé des songes, dont nous avons rendu compte ici même il y a quelques mois(**), et Les sept têtes du Dragon vert, histoire d’espionnage dont nous n’avons pas eu à parler, mais où nous avons relevé, quand nous l’avons lue, bien des détails suspects ; sur l’un et sur l’autre, tout en partant naturellement d’un point de vue différent, nous nous trouvons, pour une fois, assez d’accord avec les appréciations de la R. I. S. S. — Le numéro du 15 juillet contient une conférence de M. J. de Boistel sur La Théosophie, faite pour une bonne part d’après notre livre, comme l’auteur l’indique d’ailleurs très loyalement, mais avec l’adjonction de certaines informations provenant d’autres sources et qui ne sont pas toutes également sûres ; il en résulte même quelques contradictions dont nous nous étonnons qu’on ne se soit pas aperçu. Nous devons, en ce qui nous concerne, faire une rectification : nous ne dirons rien des titres fantaisistes dont on a éprouvé encore une fois le besoin de nous affubler, car cela nous est fort indifférent ; mais nous ne pouvons laisser dire que nous dirigeons « Le Voile d’Isis », ce qui, à la distance où nous sommes, serait d’ailleurs vraiment un peu difficile ; la vérité est que nous en sommes simplement un des collaborateurs réguliers, et rien de plus. D’autre part, quand, dans un passage cité du Théosophisme(***), nous avons parlé de certains « groupements mystérieux », il est complètement inexact que nous ayons voulu, comme on l’affirme avec une curieuse assurance, faire allusion par là à la Maçonnerie ; il s’agissait de choses d’un caractère beaucoup plus caché, et ayant des rapports assez étroits avec ce que nous avons appelé la « contre-initiation » ; oserons-nous ajouter que nous avons eu à constater des « influences » du même genre d’un certain côté qui, il n’y a pas si longtemps encore, touchait de bien près à la R. I. S. S. ?… Mais nous devons reconnaître que celle-ci a notablement changé, et à son avantage, depuis certaines « disparitions » ; seulement, pourquoi faut-il que celles-ci soient demeurées en partie inexpliquées, chose un peu fâcheuse quand on se donne pour tâche de dénoncer chez autrui tant de ténébreux mystères ?