Janvier 1936

— Dans le Brooklyn Museum Quarterly (no d’octobre), M. Herbert J. Spinden, parlant des Arts primitifs de l’Ancien et du Nouveau Monde, fait remarquer que la conception soi-disant « primitive » est, en réalité, celle qui a été commune à presque tous les peuples et à presque toutes les époques, et qu’il semble qu’il n’y ait eu en somme « que deux écoles fondamentales d’art dans le monde entier » : celle-là, qui repose essentiellement sur des idées d’ordre « intuitif », et celle qui procède des analyses logiques des philosophes grecs, passées plus tard dans le domaine de la pensée commune ; cette dernière est, naturellement celle qui répond à la conception moderne, et elle apparaît en quelque sorte comme en dehors de ce qu’on peut appeler l’art « normal ». Toutes ces vues sont fort justes, et nous n’avons qu’une réserve à faire : n’est-ce pas une regrettable concession aux idées modernes que de considérer comme des « illusions », même en les qualifiant de « grandes et nobles », les conceptions qui furent celles de toutes les civilisations normales, indemnes de la déviation « humaniste » qui est caractéristique de notre temps ?

— Le Compagnon du Tour de France (no de novembre) reproduit l’article de notre collaborateur J.-H. Probst-Biraben sur Maître Jacques et Jacques de Molay.

— Dans le Grand Lodge Bullletin d’Iowa (no d’octobre), la suite de l’étude sur les débuts de la Grande Loge d’Angleterre est consacrée cette fois en grande partie aux attaques dirigées contre la Maçonnerie pendant la première moitié du xviiie siècle ; on voit que l’« antimaçonnisme » n’est pas une chose récente, bien que, suivant les époques, il ait revêtu des formes notablement différentes.

— Dans le Symbolisme (no de novembre), Oswald Wirth parle des Bases intellectuelles de la Maçonnerie, c’est-à-dire en somme de la question des landmarks, mais d’une façon qui est bien loin de pouvoir y apporter une solution : il croit en effet que la Maçonnerie doit « évoluer et s’instruire pour prendre pleine conscience d’elle-même », alors qu’il s’agirait en réalité, pour avoir cette conscience, de revenir à l’esprit traditionnel des origines ; il doit être bien entendu, d’ailleurs, que ces origines ne datent pas de 1717… — G. Persigout expose, sur ce qu’il appelle la « Topographie mentale » du Cabinet de Réflexion, des vues assez curieuses, mais qui s’inspirent de données quelque peu mêlées et de valeur fort inégale ; tout cela aurait besoin d’être « clarifié » et pourrait l’être, à la condition de ne faire intervenir ni l’occultisme ni la philosophie dans une question qui est d’ordre strictement initiatique.