Avril 1936
— Dans le Rayonnement Intellectuel, M. L. Charbonneau-Lassay étudie les figurations du Signaculum Domini sur les objets et vêtements liturgiques et sur les monnaies (no de mai-juin 1935), sur les harnais de guerre et sur les productions de l’ancienne céramique chrétienne (no de juillet-août), dans l’ancien art sculptural et sur les anciens bijoux chrétiens (no de septembre-octobre), dans l’art du livre pendant le premier millénaire chrétien (no de novembre-décembre). Ce Signaculum Domini ou « Sceau du Seigneur », qui est considéré comme représentant les cinq plaies du Christ, est constitué le plus souvent par une croix centrale accompagnée de quatre croix plus petites placées entre ses branches, comme dans la forme dite « croix de Jérusalem » ; mais il en existe de nombreuses variantes, et, notamment, les petites croix peuvent être remplacées par de simples points. Sous cette dernière forme, ce symbole se rencontre d’ailleurs à des époques fort antérieures au Christianisme, et certains lui ont donné, nous ne savons trop pourquoi, la dénomination bizarre de « croix swasticale » ; on le trouve en particulier assez fréquemment sur les vases archaïques d’Asie Mineure, concurremment avec diverses variétés du swastika. Ajoutons que cette même croix avec quatre points est également un symbole rosicrucien connu, de même que la croix aux cinq roses qui figure aussi parmi les formes du Signaculum Domini, ainsi que nous le signalons d’autre part à propos des fleurs symboliques(*).
— Atlantis (no de février) consacre cette fois son principal article à L’Atlantide et les Mégalithes ; M. Georges Poisson y recherche ce que peut être le « peuple des dolmens », et il pense qu’il devait être « de complexion nordique », ce qui ne s’accorde guère avec l’hypothèse d’une origine atlantéenne ; ce peuple aurait porté le nom de Vanes, qui se retrouve dans plusieurs régions sous des formes plus ou moins modifiées ; nous pouvons ajouter que ce nom est le même que celui des « Phéniciens » primitifs auxquels nous faisions allusion récemment(**) à propos de la « Terre du Soleil », ce qui achève de montrer qu’il s’agit bien, non pas d’Atlantes, mais d’Hyperboréens. Vient ensuite un autre article intitulé L’énigme dolménique, dont l’auteur cherche à prouver, par des considérations inspirées du plus bel esprit « scientiste », que cette énigme n’existe pas : les dolmens auraient été tout simplement des sépultures, dont la « superstition » qu’on est convenu d’attribuer aux « primitifs » aurait d’ailleurs fait tout naturellement des temples et même des « officines de magie » ; et il paraît que, probablement pour éviter de ressembler aux dits « primitifs », nous avons « le devoir de chasser de notre esprit la hantise du mystère » ! — D’autre part, revenant à la question Italie et Éthiopie, M. paul le cour, au milieu de fantaisies diverses, éprouve le besoin de nous nommer, d’une façon qui paraît vouloir sous-entendre nous ne savons trop quelles insinuations ; pour y couper court en tout état de cause, nous redirons encore une fois : 1o que « nos doctrines » n’existent pas, pour la bonne raison que nous n’avons jamais fait autre chose que d’exposer de notre mieux les doctrines traditionnelles, qui ne sauraient être la propriété de personne ; 2o que chacun est naturellement libre de citer nos écrits, à la condition de le faire « honnêtement », c’est-à-dire sans les déformer, et que cela n’implique de notre part ni approbation ni désapprobation des conceptions particulières de celui qui les cite ; 3o que le domaine de la politique nous étant absolument étranger, nous refusons formellement de nous associer à toute conséquence de cet ordre qu’on prétendrait tirer de nos écrits, dans quelque sens que ce soit, et que par conséquent, à supposer que la chose se produise, nous n’en serons assurément pas plus responsable, aux yeux de toute personne de bonne foi et de jugement sain, que nous ne le sommes de certaines phrases que nous a parfois attribuées gratuitement la trop fertile imagination de M. paul le cour lui-même !
— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (no de janvier), étude sur le « Rite d’York », les raisons de cette dénomination et le sens qu’il convient de lui attribuer exactement.
— Dans le Symbolisme (no de janvier), G. Persigout parle de La Connaissance, qu’il a parfaitement raison de distinguer du « savoir », mais qui, cependant, n’a rien à voir non plus avec l’« imagination créatrice ». — Dans le no de février, le même auteur traite De la permanence du Symbole à travers l’évolution des Mythes ; outre que nous ne voyons pas très bien ce que peut être l’« hypothèse panpsychique » à laquelle il fait des allusions quelque peu énigmatiques, la différence qu’il veut établir entre « symboles » et « mythes » n’est peut-être pas très justifiée, pour les raisons indiquées dans l’article que nous avons, il y a quelque temps, consacré précisément à cette question(***).