Mars 1937

— Dans le Rayonnement Intellectuel, M. L. Charbonneau-Lassay continue ses études sur le Signaculum Domini dans l’héraldique médiévale, examinant spécialement la « croix recroisetée » (no de mars-avril 1936) et la « croix de Jérusalem » (no de mai-juin), puis dans la sigillographie (no de juillet-août), avec reproduction de seings manuels de souverains espagnols dont certains présentent des combinaisons géométriques fort curieuses et qui seraient peut-être à rapprocher de « marques » de divers autres genres. — Dans le no de septembre-octobre, article sur Les Armoiries du Rédempteur, « composées d’un groupement des instruments de la Passion réunis en trophée ou disposés dans le champ d’un écusson » ; l’auteur y rattache quelques-uns des dessins gravés dans le donjon du château de Chinon et attribués aux Templiers. — Dans le no de novembre-décembre, L’écrin pourpré du Rédempteur, c’est-à-dire les pierres précieuses de couleur rouge employées pour représenter les blessures et le sang du Christ, et parmi lesquelles l’escarboucle et le rubis-balais tiennent la place la plus importante ; il y a là, sur le symbolisme des gemmes, des considérations particulièrement intéressantes.

— Dans le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (nos de novembre et décembre), étude sur les origines de la Maçonnerie suédoise, question historique fort compliquée et, comme tant d’autres du même genre, pleine d’obscurités, que des recherches récentes sont cependant parvenues à dissiper en partie.

— Dans le Symbolisme (no de janvier), article d’Albert Lantoine sur Les Légendes du Rituel maçonnique, d’une sévérité bien excessive à l’égard des rituels de certains hauts grades, où il y a tout de même autre chose que ce qu’il veut y voir. Il est regrettable aussi que l’auteur partage tous les préjugés des historiens les plus profanes contre les Templiers, au point de décerner des éloges bien inattendus à Philippe le Bel ; Dante aurait-il donc été si mal informé que d’imputer à celui-ci une « cupidité » dont il paraît qu’il aurait dû au contraire accuser ses victimes ? Sans entrer ici dans de plus longues discussions à ce sujet, faisons encore remarquer tout au moins que le fait de ne savoir ni lire ni écrire n’a, dans tous les cas, absolument rien à voir avec la question de la connaissance initiatique. — W. Nagrodski expose une construction géométrique permettant de passer Du carré long à l’Étoile flamboyante, et reliant ainsi entre eux deux symboles maçonniques importants.

P. S. — Nous avertissons les gens de bonne foi qu’il nous est tout à fait impossible d’accepter l’étiquette « spiritualiste », d’abord parce qu’elle n’a jamais été en usage dans aucune doctrine ou organisation de caractère traditionnel, et ensuite parce que, des deux sens que nous lui connaissons, aucun ne saurait nous convenir. Il y a en effet, d’une part, le « spiritualisme classique », qui, étant d’ordre simplement philosophique, ne nous intéresse en aucune façon ; et, d’autre part, le « néospiritualisme » avec ses multiples variétés, auquel, comme on le sait, nous sommes aussi résolument opposé qu’il est possible ; il convient donc de laisser ladite étiquette aux philosophes et aux « pseudo-initiés » !