Juillet 1939
— Le Speculative Mason (no d’avril) contient la suite des études que nous avons signalées précédemment ; au sujet des « colonnes », il est question des différents ordres d’architecture et des difficultés auxquelles donnent lieu les correspondances symboliques qui leur ont été attribuées ; il semble en effet que ce point soit de ceux où il s’est introduit quelques-unes de ces confusions qui ne sont que trop nombreuses dans la Maçonnerie moderne. — Dans The Preparation for Death of a Master Mason, il s’agit cette fois de la constitution de l’homme et de la distinction de ses différents éléments, surtout d’après les sources hermétiques et néo-platoniciennes ; l’auteur fait remarquer très justement les inconvénients de l’usage vague et confus que les modernes font du mot « âme » (soul), dans lequel ils comprennent indistinctement des choses d’ordre entièrement différent. — Mentionnons encore une note où, à propos de l’absence du grade de Maître dans les premiers temps de la Maçonnerie spéculative, il est dit nettement que « cette situation anormale était due aux qualifications défectueuses des membres des quatre Loges qui avaient formé la Grande Loge en 1717 », et qui ne possédaient pas tous les grades de la hiérarchie opérative ; la reconnaissance de cette vérité est assez rare pour mériter d’être soulignée tout spécialement.
— Dans le Symbolisme (no d’avril), G. Persigout étudie « La Clef du Grand Arcane », c’est-à-dire la figure donnée sous ce titre, et sans commentaire, par Éliphas Lévi dans La Clef des Grands Mystères ; il est arrivé, après diverses recherches, à penser, et sans doute avec raison, que cette figure a été composée par Éliphas Lévi lui-même. Il s’efforce d’expliquer et de justifier les correspondances indiquées par la situation de ses divers éléments ; c’est là une peine assez inutile à notre avis, car ces correspondances sont visiblement « brouillées », ainsi qu’il arrive du reste assez fréquemment dans des cas de ce genre, et sans qu’on puisse toujours se rendre compte si de telles confusions, qui se sont d’ailleurs souvent transmises d’un auteur à un autre, sont intentionnelles ou tout au moins l’ont été à l’origine, ou si elles ne représentent que des méprises et des déformations involontaires, qui en somme seraient facilement explicables par la dégénérescence du symbolisme, ou plutôt de sa connaissance, dans les temps modernes.