CHAPITRE IX
Léon Champrenaud (1870-1925)(*)
Léon Champrenaud est mort le 23 octobre 1925, âgé de 55 ans seulement, après une longue et douloureuse maladie. Il avait été mêlé tout jeune au mouvement occultiste contemporain, presque depuis les débuts, et il y avait pris une part très active, bien qu’il ait peu écrit. Devenu membre du Suprême Conseil de l’Ordre Martiniste, sous le nom de Noël Sisera, il fut rédacteur en chef d’un organe peu connu : L’Initiateur, bulletin d’études initiatiques réservé aux délégués martinistes, et qui n’eut, d’ailleurs, que sept numéros, de janvier 1904 à mars 1905. À partir du quatrième numéro, le nom de Sisera y fut remplacé par celui de Sédir ; c’est que, à ce moment même, Léon Champrenaud s’écartait de l’occultisme occidental, qui lui semblait engagé dans une impasse, et se tournait définitivement vers l’étude des doctrines orientales, à laquelle il s’intéressait depuis quelque temps déjà. C’est alors qu’il fonda avec Matgioi la revue La Voie, qui parut d’avril 1904 à mars 1907. Sous le nom de Théophane, il fit paraître en 1907, en collaboration avec Simon (Matgioi), la première partie des Enseignements secrets de la Gnose ; ce volume devait être suivi de deux autres, qui ne furent jamais publiés. C’est encore sous ce même nom de Théophane qu’il donna, en 1910, une étude sur Matgioi et son rôle dans les Sociétés secrètes chinoises, suivie d’un résumé de la Métaphysique Taoïste. Enfin, de 1909 à 1912, il s’occupa aussi de la revue La Gnose, qu’il contribua à diriger nettement dans le sens de l’étude des traditions orientales. L’ayant beaucoup connu à cette époque et ayant travaillé avec lui presque constamment pendant plusieurs années, nous ne voulons pas le laisser disparaître sans lui adresser ici un souvenir ému et sans rappeler qu’il fut un des premiers qui s’efforcèrent de faire connaître en France les véritables doctrines métaphysiques de l’Orient.