CHAPITRE VI
Le Chrisme et le Cœur
dans les anciennes marques corporatives(*)
Dans un article, d’un caractère d’ailleurs purement documentaire, consacré à l’étude d’Armes avec motifs astrologiques et talismaniques, et paru dans la Revue de l’Histoire des Religions (juillet-octobre 1924), M. W. Deonna, de Genève, comparant les signes qui figurent sur ces armes avec d’autres symboles plus ou moins similaires, est amené à parler notamment du « quatre de chiffre », qui fut « usuel aux xvie et xviie siècles(1), comme marque de fabrique pour les imprimeurs, les tapissiers, comme marque de commerce pour les marchands, comme marque de famille et de maison pour les particuliers, qui le mettent sur leurs dalles tombales, sur leurs armoiries ». Il note que ce signe « se prête à toutes sortes de combinaisons, avec la croix, le globe, le cœur, s’associe aux monogrammes des propriétaires, se complique de barres adventices », et il en reproduit un certain nombre d’exemples. Nous pensons que ce fut essentiellement une « marque de maîtrise », commune à beaucoup de corporations diverses, auxquelles les particuliers et les familles qui se servirent de ce signe étaient sans doute unis par quelques liens, souvent héréditaires.
M. Deonna parle ensuite, assez sommairement, de l’origine et de la signification de cette marque : « M. Jusselin, dit-il, la dérive du monogramme constantinien, déjà librement interprété et défiguré sur les documents mérovingiens et carolingiens(2), mais cette hypothèse apparaît tout à fait arbitraire, et aucune analogie ne l’impose ». Tel n’est point notre avis, et cette assimilation doit être au contraire fort naturelle, car, pour notre part, nous l’avions toujours faite de nous-même, sans rien connaître des travaux spéciaux qui pouvaient exister sur la question, et nous n’aurions même pas cru qu’elle pouvait être contestée, tant elle nous semblait évidente. Mais continuons, et voyons quelles sont les autres explications proposées : « Serait-ce le 4 des chiffres arabes, substitués aux chiffres romains dans les manuscrits européens avant le xie siècle ?… Faut-il supposer qu’il représente la valeur mystique du chiffre 4, qui remonte à l’antiquité, et que les modernes ont conservée ? » M. Deonna ne rejette pas cette interprétation, mais il en préfère une autre : il suppose « qu’il s’agit d’un signe astrologique », celui de Jupiter.
À vrai dire, ces diverses hypothèses ne s’excluent pas forcément : il peut fort bien y avoir eu, dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, superposition et même fusion de plusieurs symboles en un seul, auquel se trouvent par là même attachées des significations multiples ; il n’y a là rien dont on doive s’étonner, puisque, comme nous l’avons dit précédemment, cette multiplicité de sens est comme inhérente au symbolisme, dont elle constitue même un des plus grands avantages comme mode d’expression. Seulement, il faut naturellement pouvoir reconnaître quel est le sens premier et principal du symbole ; et, ici, nous persistons à penser que ce sens est donné par l’identification avec le Chrisme, tandis que les autres n’y sont associés qu’à titre secondaire.
Fig. 1Il est certain que le signe astrologique de Jupiter, dont nous donnons ici les deux formes principales (fig. 1), présente, dans son aspect général, une ressemblance avec le chiffre 4 ; il est certain aussi que l’usage de ce signe peut avoir un rapport avec l’idée de « maîtrise », et nous y reviendrons plus loin ; mais, pour nous, cet élément, dans le symbolisme de la marque dont il s’agit, ne saurait venir qu’en troisième lieu. Notons, du reste, que l’origine même de ce signe de Jupiter est fort incertaine, puisque quelques-uns veulent y voir une représentation de l’éclair, tandis que, pour d’autres, il est simplement l’initiale du nom de Zeus.
Fig. 2D’autre part, il ne nous paraît pas niable que ce que M. Deonna appelle la « valeur mystique » du nombre 4 a également joué ici un rôle, et même un rôle plus important, car nous lui donnerions la seconde place dans ce symbolisme complexe. On peut remarquer, à cet égard, que le chiffre 4, dans toutes les marques où il figure, a une forme qui est exactement celle d’une croix dont deux extrémités sont jointes par une ligne oblique (fig. 2) ; or la croix était dans l’antiquité, et notamment chez les pythagoriciens, le symbole du quaternaire (ou plus exactement un de ses symboles, car il y en avait un autre qui était le carré) ; et, d’autre part, l’association de la croix avec le monogramme du Christ a dû s’établir de la façon la plus naturelle.
Cette remarque nous ramène au Chrisme ; et, tout d’abord, nous devons dire qu’il convient de faire une distinction entre le Chrisme constantinien proprement dit, le signe du Labarum, et ce qu’on appelle le Chrisme simple. Celui-ci (fig. 3) nous apparaît comme le symbole fondamental d’où beaucoup d’autres sont dérivés plus ou moins directement ; on le regarde comme formé par l’union des lettres Ι et Χ, c’est-à-dire des initiales grecques des deux mots Iêsous Christos, et c’est là, en effet, un sens qu’il a reçu dès les premiers temps du Christianisme ; mais ce symbole, en lui-même, est fort antérieur, et il est un de ceux que l’on trouve répandus un peu partout et à toutes les époques. Il y a donc là un exemple de cette adaptation chrétienne de signes et de récits symboliques préchrétiens, que nous avons déjà signalée à propos de la légende du Saint Graal ; et cette adaptation doit apparaître, non seulement comme légitime, mais en quelque sorte comme nécessaire, à ceux qui, comme nous, voient dans ces symboles des vestiges de la tradition primordiale. La légende du Graal est d’origine celtique ; par une coïncidence assez remarquable, le symbole dont nous parlons maintenant se retrouve aussi en particulier chez les Celtes, où il est un élément essentiel de la « rouelle » (fig. 4) ; celle-ci, d’ailleurs, s’est perpétuée à travers le moyen âge, et il n’est pas invraisemblable d’admettre qu’on peut y rattacher même la rosace des cathédrales(3). Il existe, en effet, une connexion certaine entre la figure de la roue et les symboles floraux à significations multiples, tels que la rose et le lotus, auxquels nous avons fait allusion dans notre précédent article ; mais ceci nous entraînerait trop loin de notre sujet. Quant à la signification générale de la roue, où les modernes veulent d’ordinaire voir un symbole exclusivement « solaire », suivant un genre d’explication dont ils usent et abusent en toutes circonstances, nous dirons seulement, sans pouvoir y insister autant qu’il le faudrait, qu’elle est tout autre chose en réalité, et qu’elle est avant tout un symbole du Monde, comme on peut s’en convaincre notamment par l’étude de l’iconographie hindoue. Pour nous en tenir à la « rouelle » celtique(4), nous signalerons encore, d’autre part, que la même origine et la même signification doivent très probablement être attribuées à l’emblème qui figure dans l’angle supérieur du pavillon britannique (fig. 6), emblème qui n’en diffère en somme qu’en ce qu’il est inscrit dans un rectangle au lieu de l’être dans une circonférence, et dans lequel certains Anglais veulent voir le signe de la suprématie maritime de leur patrie(5).
Nous ferons à cette occasion une remarque extrêmement importante en ce qui concerne le symbolisme héraldique : c’est que la forme du Chrisme simple est comme une sorte de schéma général suivant lequel ont été disposées, dans le blason, les figures les plus diverses. Que l’on regarde, par exemple, un aigle ou tout autre oiseau héraldique, et il ne sera pas difficile de se rendre compte qu’on y trouve effectivement cette disposition (la tête, la queue, les extrémités des ailes et des pattes correspondant aux six pointes de la fig. 3) ; que l’on regarde ensuite un emblème tel que la fleur de lys, et l’on fera encore la même constatation. Peu importe d’ailleurs, dans ce dernier cas, l’origine réelle de l’emblème en question, qui a donné lieu à tant d’hypothèses : que la fleur de lys soit vraiment une fleur, ce qui nous ramènerait aux symboles floraux que nous rappelions tout à l’heure (le lis naturel a d’ailleurs six pétales), ou qu’elle ait été primitivement un fer de lance, ou un oiseau, ou une abeille, l’antique symbole chaldéen de la royauté (hiéroglyphe sâr), ou même un crapaud(6), ou encore, comme c’est plus probable, qu’elle résulte de la synthèse de plusieurs de ces figures, toujours est-il qu’elle est strictement conforme au schéma dont nous parlons.
Une des raisons de cette particularité doit se trouver dans l’importance des significations attachées au nombre 6, car la figure que nous envisageons n’est pas autre chose, au fond, qu’un des symboles géométriques qui correspondent à ce nombre. Si l’on joint ses extrémités de deux en deux (fig. 7), on obtient un autre symbole sénaire bien connu, le double triangle (fig. 8), auquel on donne le plus souvent le nom de « sceau de Salomon »(7). Cette figure est très fréquemment usitée chez les Juifs et chez les Arabes, mais elle est aussi un emblème chrétien ; elle fut même, ainsi que M. Charbonneau-Lassay nous l’a signalé, un des anciens symboles du Christ, comme le fut aussi une autre figure équivalente, l’étoile à six branches (fig. 9), qui n’en est en somme qu’une simple variante, et comme l’est, bien entendu, le Chrisme lui-même, ce qui est encore une raison d’établir entre ces signes un étroit rapprochement. L’hermétisme chrétien du moyen âge voyait entre autres choses, dans les deux triangles opposés et entrelacés, dont l’un est comme le reflet ou l’image inversée de l’autre, une représentation de l’union des deux natures divine et humaine dans la personne du Christ ; et le nombre 6 a parmi ses significations celles d’union et de médiation, qui conviennent parfaitement au Verbe incarné. D’autre part, ce même nombre est, suivant la Kabbale hébraïque, le nombre de la création (l’œuvre des six jours), et, sous ce rapport, l’attribution de son symbole au Verbe ne se justifie pas moins bien : c’est comme une sorte de traduction graphique du « per quem omnia facta sunt » du Credo(8).
Maintenant, ce qui est à noter tout spécialement au point de vue où nous nous plaçons dans la présente étude, c’est que le double triangle fut choisi, au xvie siècle ou peut-être même antérieurement, comme emblème et comme signe de ralliement par certaines corporations ; il devint même à ce titre, surtout en Allemagne, l’enseigne ordinaire des tavernes ou brasseries où lesdites corporations tenaient leurs réunions(9). C’était en quelque sorte une marque générale et commune, tandis que les figures plus ou moins complexes où apparaît le « quatre de chiffre » étaient des marques personnelles, particulières à chaque maître ; mais n’est-il pas logique de supposer que, entre celles-ci et celle-là, il devait y avoir une certaine parenté, celle même dont nous venons de montrer l’existence entre le Chrisme et le double triangle ?
Le Chrisme constantinien (fig. 10), qui est formé par l’union des deux lettres grecques X et P, les deux premières de Christos, apparaît à première vue comme immédiatement dérivé du Chrisme simple, dont il conserve exactement la disposition fondamentale, et dont il ne se distingue que par l’adjonction, à sa partie supérieure, d’une boucle destinée à transformer l’Ι en Ρ. Or, si l’on considère le « quatre de chiffre » sous ses formes les plus simples et les plus courantes, sa similitude, nous pourrions même dire son identité avec le Chrisme constantinien, est tout à fait indéniable ; elle est surtout frappante lorsque le chiffre 4, ou le signe qui en affecte la forme et qui peut aussi être en même temps une déformation du Ρ, est tourné vers la droite (fig. 11) au lieu de l’être vers la gauche (fig. 12), car on rencontre indifféremment ces deux orientations(10). En outre, on voit apparaître là un second élément symbolique, qui n’existait pas dans le Chrisme constantinien : nous voulons parler de la présence d’un signe de forme cruciale, qui se trouve introduit tout naturellement par la transformation du Ρ en 4. Souvent, comme on le voit sur les deux figures ci-contre que nous empruntons à M. Deonna, ce signe est comme souligné par l’adjonction d’une ligne supplémentaire, soit horizontale (fig. 13), soit verticale (fig. 14), qui constitue une sorte de redoublement de la croix(11). On remarquera que, dans la seconde de ces figures, toute la partie inférieure du Chrisme a disparu et a été remplacée par un monogramme personnel, de même qu’elle l’est ailleurs par divers symboles ; c’est peut-être ce qui a donné lieu à certains doutes sur l’identité du signe qui demeure constamment à travers tous ces changements ; mais nous pensons que les marques qui contiennent le Chrisme complet sont celles qui représentent la forme primitive, tandis que les autres sont des modifications ultérieures, où la partie conservée fut prise pour le tout, probablement sans que le sens en fût jamais entièrement perdu de vue. Cependant, il semble que, dans certains cas, l’élément crucial du symbole soit alors passé au premier plan ; c’est du moins ce qui nous paraît résulter de l’association du « quatre de chiffre » avec d’autres signes, et c’est ce point qu’il nous reste maintenant à examiner.
Parmi les signes dont il s’agit, il en est un qui figure dans la marque d’une tapisserie du xvie siècle conservée au musée de Chartres (fig. 15), et dont la nature ne peut faire aucun doute : c’est évidemment, sous une forme à peine modifiée, le « globe du Monde » (fig. 16), symbole formé du signe hermétique du règne minéral surmonté d’une croix ; ici, le « quatre de chiffre » a pris purement et simplement la place de la croix(12). Ce « globe du Monde » est essentiellement un signe de puissance, et il l’est à la fois du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel, car, s’il est un des insignes de la dignité impériale, on le trouve aussi à chaque instant placé dans la main du Christ, et cela non seulement dans les représentations qui évoquent plus particulièrement la Majesté divine, comme celles du Jugement dernier, mais même dans les figurations du Christ enfant. Ainsi, quand ce signe remplace le Chrisme (et qu’on se souvienne ici du lien qui unit originairement ce dernier à la « rouelle », autre symbole du Monde), on peut dire en somme que c’est encore un attribut du Christ qui s’est substitué à un autre ; en même temps, à ce nouvel attribut est rattachée assez directement l’idée de « maîtrise », comme au signe de Jupiter, auquel la partie supérieure du symbole peut faire penser surtout en de pareils cas, mais sans qu’elle cesse pour cela de garder sa valeur cruciale, à l’égard de laquelle la comparaison des deux figures ci-dessus ne permet pas la moindre hésitation.
Nous arrivons ensuite à un groupe de marques qui sont celles qui ont motivé directement cette étude, parce qu’elles constituent des documents qui devaient tout spécialement trouver place dans cette Revue : en effet, la différence essentielle entre ces marques et celle dont nous venons de parler en dernier lieu, c’est que le globe y est remplacé par un cœur. Chose curieuse, ces deux types apparaissent comme étroitement liés l’un à l’autre, car, dans certaines d’entre elles (fig. 17 et 18), le cœur est divisé par des lignes qui sont exactement disposées comme celles qui caractérisent le « globe du Monde »(13) ; n’y a-t-il pas là l’indication d’une sorte d’équivalence, au moins sous un certain rapport, et ne serait-ce pas déjà suffisant pour suggérer qu’il s’agit ici du « Cœur du Monde » ? Dans d’autres exemples, les lignes droites tracées à l’intérieur du cœur sont remplacées par des lignes courbes qui semblent dessiner les oreillettes, et dans lesquelles sont enfermées les initiales (fig. 19 et 20) ; mais ces marques semblent être plus récentes que les précédentes(14), de sorte qu’il s’agit vraisemblablement d’une modification assez tardive, et peut-être destinée simplement à donner à la figure un aspect moins géométrique et plus ornemental. Enfin, il existe des variantes plus compliquées, où le symbole principal est accompagné de signes secondaires qui, manifestement, n’en changent pas la signification ; et même, dans celle que nous reproduisons (fig. 21), il est permis de penser que les étoiles ne font que marquer plus nettement le caractère céleste qu’il convient de lui reconnaître(15). Nous voulons dire par là qu’on doit, à notre avis, voir dans toutes ces figures le Cœur du Christ, et qu’il n’est guère possible d’y voir autre chose, puisque ce cœur est surmonté d’une croix, et même, pour toutes celles que nous avons sous les yeux, d’une croix redoublée par l’adjonction au chiffre 4 d’une ligne horizontale.
Nous ouvrirons ici une parenthèse pour signaler encore un curieux rapprochement : la schématisation de ces figures donne un symbole hermétique connu (fig. 22), qui n’est autre chose que la position renversée de celui du soufre alchimique (fig. 23). Nous retrouvons ici le triangle inversé, dont nous indiquions, dans notre précédent article (voir Regnabit, IX, 186)(**), l’équivalence avec le cœur et la coupe ; isolé, ce triangle est le signe alchimique de l’eau, tandis que le triangle droit, la pointe dirigée vers le haut, est celui du feu. Or, parmi les différentes significations que l’eau a constamment dans les traditions les plus diverses, il en est une qu’il est particulièrement intéressant de retenir ici : elle est le symbole de la Grâce et de la régénération opérée par celle-ci dans l’être qui la reçoit ; qu’on se rappelle seulement, à cet égard, l’eau baptismale, les quatre fontaines d’eau vive du Paradis terrestre, et aussi l’eau s’échappant avec le sang du Cœur du Christ, source inépuisable de la Grâce. Enfin, et ceci vient encore corroborer cette explication, le renversement du symbole du soufre signifie la descente des influences spirituelles dans le « monde d’en bas », c’est-à-dire dans le monde terrestre et humain ; c’est, en d’autres termes, la « rosée céleste » dont nous avons déjà parlé(16). Ce sont là les emblèmes hermétiques auxquels nous avions fait allusion, et l’on conviendra que leur vrai sens est fort éloigné des interprétations falsifiées que prétendent en donner certaines sectes contemporaines !
Cela dit, revenons à nos marques corporatives, pour formuler en quelques mots les conclusions qui nous paraissent se dégager le plus clairement de tout ce que nous venons d’exposer. En premier lieu, nous croyons avoir suffisamment établi que c’est bien le Chrisme qui constitue le type fondamental dont ces marques sont toutes issues, et dont, par conséquent, elles tirent leur signification principale. En second lieu, quand on voit, dans certaines de ces marques, le cœur prendre la place du Chrisme et d’autres symboles qui, d’une façon indéniable, se rapportent tous directement au Christ, n’a-t-on pas le droit d’affirmer nettement que ce cœur est bien le Cœur du Christ ? Ensuite, comme nous l’avons déjà fait remarquer tout à l’heure, le fait que ce même cœur est surmonté de la croix, ou d’un signe sûrement équivalent à la croix, ou même, mieux encore, de l’une et de l’autre réunis, ce fait, disons-nous, appuie cette affirmation aussi solidement que possible, car, en toute autre hypothèse, nous ne voyons pas bien comment on pourrait en fournir une explication plausible. Enfin, l’idée d’inscrire son nom, sous forme d’initiales ou de monogramme, dans le Cœur même du Christ, n’est-elle pas une idée bien digne de la piété de nos ancêtres(17) ?
Nous arrêterons notre étude sur cette dernière réflexion, nous contentant pour cette fois d’avoir, tout en précisant quelques points intéressants pour le symbolisme religieux en général, apporté à l’iconographie ancienne du Sacré-Cœur une contribution qui nous est venue d’une source quelque peu imprévue, et souhaitant seulement que, parmi les lecteurs de Regnabit, il s’en trouve quelques-uns qui puissent la compléter par l’indication d’autres documents du même genre, car il doit certainement en exister çà et là en nombre assez considérable, et il suffirait de les recueillir et de les rassembler pour former un ensemble de témoignages réellement impressionnant(18).