Notice sur les diverses Sociétés Secrètes Anglaises
qui sont rattachées à la Maçonnerie Anglaise
ANGLETERRE
(suite)(*)

(Voir La France Antimaçonnique,
27e année, nos 31, 37, 38 et 39.)

Druidisme

La Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 5 août 1913, p. 2747) reproduit l’article suivant, publié par le journal Il Secolo de Milan (no du 26 juin 1913), et relatif au Druidisme moderne, dont, à diverses reprises, La France Antimaçonnique a déjà longuement entretenu ses lecteurs :

« Chaque année, dans la nuit du 20 au 21 juin, une foule nombreuse se rend à Stonehenge, où existe un des monuments préhistoriques les plus remarquables de l’Europe occidentale, consistant en un vaste cercle de pierres ; cette foule assiste à un spectacle fort intéressant, le lever du soleil, dont les premiers rayons passent exactement sous une arche formée de trois énormes monolithes. Les Druides modernes (car il en existe) n’ont pas tardé à trouver le côté commercial de l’affaire, et ont imposé une taxe d’un shilling à tous ceux qui entrent, la nuit équinoxiale, dans le cercle de pierres. Le beau temps, les chaleurs de ces derniers jours, et des trains spéciaux partis de toutes les gares de Londres, ont amené dans le cercle sacré de Stonehenge une foule énorme, et la caisse druidique a fait d’excellentes affaires. Les Druides ont dû être très satisfaits, mais il n’en a pas été de même des spectateurs. Par suite de la présence obstinée d’un nuage épais, le soleil a manqué son entrée en scène, et il ne s’est dégagé que quand il était trop haut pour faire passer ses rayons sous l’arche de pierre. La foule a salué cet incident par des sifflets, s’adressant, les uns au soleil, les autres aux Druides, qui ont mis en sûreté leur récolte de shillings et recouru à la police pour faire évacuer l’enceinte sacrée. »

Le sens pratique dont font preuve ces Druides modernes nous paraît bien déceler en eux des représentants de la race anglo-saxonne, plutôt que d’authentiques descendants des anciens Celtes dont ils se prétendent les héritiers.

Co-Maçonnerie

Le nom de Co-Maçonnerie (Co-Masonry) est celui sous lequel on désigne, dans les pays de langue anglo-saxonne, la Maçonnerie Mixte dite en France du Droit Humain, celle qui fut fondée par la S/ Maria Deraismes et le F/ Dr Georges Martin. Cette organisation, généralement considérée comme « irrégulière », est maintenant placée sous l’autorité (contestée par certaines Loges) du Suprême Conseil Universel Mixte, siégeant au « Zénith » de Paris, et présidé par la T\ Ill\ S\ Marie Georges Martin.

Sur l’organisation de la Co-Maçonnerie dans la Grande-Bretagne et ses dépendances, nous trouvons quelques renseignements intéressants dans un document publié par la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (no du 5 août 1913, pp. 2727-2729).

« V\ Ill\ Br\ Annie Besant, 33e, Vice-Président Grand-Maître (sic) du Suprême Conseil, Adyar, Madras, Inde.

« V\ Ill\ Br\ Ursula M. Bright, 33e, Souverain Grand Inspecteur Général (sic), 82, Drayton Gardens, Londres, S. W.

« V\ Ill\ Br\ James J. Wedgwood, 33e, Grand Secrétaire, 19, Tavistock Square, Londres, W. C. »

Nous pensons que c’est par erreur que les SS\ Annie Besant et Ursula M. Bright sont ici qualifiées de « Très Illustres Frères » (Very Illustrious Brothers). Il est vrai que, dans un document officiel du Rite National Espagnol (la liste des Past Grand Masters : voir La France Antimaçonnique, no 35, p. 415), nous avons vu figurer (en toutes lettres) « Monsieur Annie Besant » et « Monsieur Marie Georges Martin » !

« L’Ordre de la Co-Franc-Maçonnerie Universelle, fondé sur la Liberté de Pensée, l’Unité, la Morale, la Charité, la Justice, la Tolérance et la Fraternité (ouf !), est ouvert aux hommes et aux femmes, sans distinction de race et de religion. »

Exactement comme la Société Théosophique et sa filiale, l’Ordre de l’Étoile d’Orient, auxquelles la Co-Maçonnerie Britannique est étroitement rattachée, comme peut le faire prévoir la présence, à la tête de cette branche, de la T\ Ill\ S\ Annie Besant.

« Les Lois et Règlements sont basés sur les principes adoptés par l’Assemblée universelle des Suprêmes Conseils réunis à Lausanne, le 22 septembre 1902 (sic pour 1875). »

Mais, malgré cette identité de principes, le Suprême Conseil Universel Mixte n’a jamais été reconnu par aucun des Suprêmes Conseils du Rite Écossais Ancien et Accepté qui prirent part où adhérèrent à la Convention de Lausanne.

« L’Ordre a une organisation qui lui est particulière, et ses Lois et Règlements s’imposent à tous ses membres. »

C’est une organisation toute particulière, en effet, et particulièrement autocratique ; mais de récentes dissensions, en France même où réside le « Pouvoir central », ont montré jusqu’à quel point ce dernier peut « imposer ses Lois et Règlements à tous ses membres ».

« Les Degrés, depuis le 1er jusqu’au 33e du Rite Écossais Ancien et Accepté, sous la juridiction du Suprême Conseil de la Co-Franc-Maçonnerie Universelle, tels qu’ils sont énumérés dans le Livre de la Constitution de la Grande-Bretagne, sont accessibles à tous les candidats. »

Mais ce qu’il faudrait ajouter, c’est que les « Degrés » écossais ainsi conférés sont tout juste aussi « réguliers », au regard de l’Écossisme traditionnel, que le sont ceux du fameux Rite Cerneau, par exemple, et de quelques autres « systèmes » plus ou moins analogues.

« La Co-Franc-Maçonnerie reconnaît et admet dans ses Loges les Maçons de tous les Ordres Maçonniques régulièrement constitués. »

Et même ceux de quelques autres « Ordres » (?), si nos renseignements sont exacts, ce que nous avons tout lieu de croire.

« La Co-Franc-Maçonnerie Universelle fut introduite dans la Grande-Bretagne en 1902 par les Officiers du Suprême Conseil, qui consacrèrent la première Loge, le 26 septembre, sous la dénomination de Human Duty (le Devoir Humain) no 6, à Londres. »

Ce Devoir Humain n’est assurément qu’une adaptation du Droit Humain français (qui serait, en anglais, Human Right) ; dans la déclaration de principes, dont nous reproduisons ci-après les différents articles, on a introduit d’opportunes modifications, en conformité avec l’esprit anglo-saxon.

(À suivre.)